: Vidéo Une fermeture très prochaine pour le seul lycée autogéré de Paris
Pour cette élève de l’unique lycée autogéré de Paris, cet établissement a été d’une très grande importance dans son parcours : “Je sais que je n'aurais pas eu forcément ma place dans un lycée traditionnel, en tout cas je ne sais pas où j'en serais aujourd'hui, ça c'est sûr. Et j'aimerais que d'autres élèves aient la même chance que moi à l'avenir.” Malheureusement, cette opportunité risque de disparaître avec la fermeture annoncée du lycée, après 42 ans d'activité, suite à une décision du rectorat.
Une décision contestée par certains élèves et les enseignants
Emmanuelle Sliman, enseignante au Lycée autogéré explique : “Le rectorat nous a annoncé il y a 15 jours la création d'un nouveau dispositif qui s'appellerait le lycée innovant parisien où, ils suppriment les trois piliers : l'autogestion, la libre-fréquentation et la cooptation des enseignants. En juin 2022, le rectorat a commencé à remettre en question notre fonctionnement en refusant de signer une convention qui, jusque-là, approuvait notre fonctionnement particulier. Et à la suite de ça, l'année dernière, l'université a traversé une crise importante. Parce que des élèves ont mis en accusation un enseignant sur les questions de violences sexistes et sexuelles. C'est clairement cette affaire qui a été instrumentalisée par le rectorat de Paris. Dans tous les établissements ou presque, il y a des questions liées à ce sujet. Et on ne ferme pas les établissements pour autant”.
Selon le rectorat de Paris, contacté par notre journaliste, cette affaire de violences sexistes et sexuelles n’est pas la raison principale de l’enquête administrative mandatée par le Ministère de l’Education nationale mais c’est principalement “l’arrivée à son terme de la précédente convention en 2022” et plusieurs “dysfonctionnements”. Cependant, certains enseignants et anciens élèves contestent cette version et estiment que le rectorat a instrumentalisé cet incident pour justifier la fermeture de l'établissement. “Ce sont des élèves qui ont des parcours scolaires très chaotiques, pour beaucoup. Pour certains aussi, une volonté de travailler autrement. Ce ne sont pas juste des élèves à problème, il y a aussi des élèves qui viennent au lycée autogéré parce qu'ils ont envie d'une autre façon d'apprendre. S'ils sont au lycée autogéré, c’est qu’ils ont des bonnes raisons d’y être et que ça fait compliqué pour eux d'être ailleurs” tient à rappeler Emmanuelle Sliman.
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