Rythmes scolaires : "Des communes reviennent à la semaine de quatre jours car les enfants sont crevés"
Près d'une écoles sur trois vont repasser à la semaine de quatre jours en septembre. Pour Christian Schoettl, maire d'une commune concernée par ce changement, une semaine réduite se jusitifie car "les enfants sont crevés".
À la rentrée prochaine, une école sur trois va repasser à la semaine de quatre jours par dérogation, grâce à un décret publié fin juin au Journal officiel. Pour Christian Schoettl, maire de Janvry, dans l'Essonne, la réforme des rythmes scolaires "n'était ni faite, ni à faire" et "provoquait une inégalité flagrante entre communes riches et communes pauvres". Il a, lui aussi, décidé de réduire la voilure dans son établissement scolaire. "Les enfants sont crevés", a-t-il réagi sur franceinfo, mercredi 19 juillet.
franceinfo : Pourquoi revenir à la semaine de quatre jours à l'école ?
Christian Schoettl : Dès le départ, nous étions totalement opposés à cette réforme et ce n'est pas pour des raisons financières. D'ailleurs, cela me scandalise que l'on puisse dire que 30% des maires de France privilégieraient l'argent aux enfants de leurs écoles. C'est une injure. Moi, cela ne me coûtera pas un centime de moins de revenir à la semaine de quatre jours. Cette réforme n'était ni faite ni à faire. Il est faux de penser que la semaine à quatre jours et demi permettait aux enfants d'avoir des journées moins chargées. La réforme proposée était une demi-mesure qui provoquait une inégalité flagrante entre les communes riches et les communes pauvres.
Si c’est une demi-mesure, cela veut dire que nous ne sommes pas allés assez loin. Or, là, on revient en arrière ?
Oui, bien sûr, car on ne faisait faire que quatre heures de plus de présence à l'école aux enfants dans la semaine. En même temps, le dernier trimestre, qui est le plus fatiguant, durait 13 semaines au lieu des six ou sept soi-disant annoncées dans les réformes du rythme scolaire, comme en Ile-de-France. En réalité, cette réforme a été un truc passionnel imposé par trois ministres qui n'y connaissaient rien. C'est d’ailleurs frappant que cette réforme soit mise à mal par monsieur Blanquer, quelqu'un qui connaît bien mieux l'Education nationale qu'eux. Ce n'est pas le fait du hasard si en moins de 15 jours, 30% des communes reviennent à la semaine de quatre jours car les enfants sont crevés. Pour les 70% qui continuent, je suis solidaire avec eux. Ils continuent car ils ont mis en place des dispositifs qu'on leur a imposés. Ils ont embauché des gens et ne peuvent pas revenir en arrière comme cela.
Comment ont réagi les parents dans votre commune ?
Si 30% des communes reviennent en arrière, c'est que 30% des conseils d’écoles ont validé le retour aux quatre jours. Evidemment, 85% des parents sont hostiles à la semaine de quatre jours et demi, et sont ravis qu'on revienne à la semaine de quatre jours.
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