Cet article date de plus de sept ans.

Rythmes scolaires : "Des communes reviennent à la semaine de quatre jours car les enfants sont crevés"

Près d'une écoles sur trois vont repasser à la semaine de quatre jours en septembre. Pour Christian Schoettl, maire d'une commune concernée par ce changement, une semaine réduite se jusitifie car "les enfants sont crevés". 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un élève d'une école de Strasbourg, en septembre 2012. (FREDERICK FLORIN / AFP)

À la rentrée prochaine, une école sur trois va repasser à la semaine de quatre jours par dérogation, grâce à un décret publié fin juin au Journal officiel. Pour Christian Schoettl, maire de Janvry, dans l'Essonne, la réforme des rythmes scolaires "n'était ni faite, ni à faire" et "provoquait une inégalité flagrante entre communes riches et communes pauvres". Il a, lui aussi, décidé de réduire la voilure dans son établissement scolaire. "Les enfants sont crevés", a-t-il réagi sur franceinfo, mercredi 19 juillet. 

franceinfo : Pourquoi revenir à la semaine de quatre jours à l'école ?

Christian Schoettl : Dès le départ, nous étions totalement opposés à cette réforme et ce n'est pas pour des raisons financières. D'ailleurs, cela me scandalise que l'on puisse dire que 30% des maires de France privilégieraient l'argent aux enfants de leurs écoles. C'est une injure. Moi, cela ne me coûtera pas un centime de moins de revenir à la semaine de quatre jours. Cette réforme n'était ni faite ni à faire. Il est faux de penser que la semaine à quatre jours et demi permettait aux enfants d'avoir des journées moins chargées. La réforme proposée était une demi-mesure qui provoquait une inégalité flagrante entre les communes riches et les communes pauvres.

Si c’est une demi-mesure, cela veut dire que nous ne sommes pas allés assez loin. Or, là, on revient en arrière ?

Oui, bien sûr, car on ne faisait faire que quatre heures de plus de présence à l'école aux enfants dans la semaine. En même temps, le dernier trimestre, qui est le plus fatiguant, durait 13 semaines au lieu des six ou sept soi-disant annoncées dans les réformes du rythme scolaire, comme en Ile-de-France. En réalité, cette réforme a été un truc passionnel imposé par trois ministres qui n'y connaissaient rien. C'est d’ailleurs frappant que cette réforme soit mise à mal par monsieur Blanquer, quelqu'un qui connaît bien mieux l'Education nationale qu'eux. Ce n'est pas le fait du hasard si en moins de 15 jours, 30% des communes reviennent à la semaine de quatre jours car les enfants sont crevés. Pour les 70% qui continuent, je suis solidaire avec eux. Ils continuent car ils ont mis en place des dispositifs qu'on leur a imposés. Ils ont embauché des gens et ne peuvent pas revenir en arrière comme cela.

Comment ont réagi les parents dans votre commune ?

Si 30% des communes reviennent en arrière, c'est que 30% des conseils d’écoles ont validé le retour aux quatre jours. Evidemment, 85% des parents sont hostiles à la semaine de quatre jours et demi, et sont ravis qu'on revienne à la semaine de quatre jours.

Rythmes scolaires : "Des communes reviennent à la semaine de quatre jours car les enfants sont crevés" , explique Christian Schoettl, le maire de Janvry

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.