Pourquoi le calendrier des vacances scolaires fait (encore) polémique ?
Des parents d'élèves dénoncent un calendrier avantageant les professionnels du tourisme au dépit du rythme biologique des enfants.
Trimestre trop long, vacances trop rapprochées... Entre les parents d'élèves et les professionnels du tourisme, les intérêts divergent. Après la polémique sur les vacances de Toussaint, qui commençaient le mercredi 19 octobre, pour se terminer le mercredi 2 novembre au soir en plein milieu de semaine, le calendrier des prochains congés des écoliers fait une nouvelle fois grincer des dents. Voici pourquoi.
Parce que les élèves n'auront que deux jours de repos après le Nouvel an
Cette année, les vacances de fin d'année commencent dès le samedi 17 décembre. Soit une semaine avant Noël. Un calendrier décidé en 2014 par Vincent Peillon, alors ministre de l'Education nationale, après la mobilisation des professionnels du tourisme qui réclamaient deux semaines complètes (pour des locations du samedi au samedi). Avant cela, les vacances devaient commencer le mercredi 21 décembre, pour équilibrer les jours de congés avant et après les fêtes.
Avec ces nouvelles dates, les élèves vont donc reprendre peu de temps après le Nouvel an, le mardi 3 janvier. Mais le rajout d'une journée de vacances accordé par le ministère de l'Education nationale ne semble pas satisfaire certains parents d'élèves. Car cela implique de prendre un jour de RTT ou de trouver une garderie pour une journée supplémentaire...
Cette journée supplémentaire s'expliquerait en réalité par la prudence de la Sécurité routière, qui souhaite éviter de nombreux retours sur les routes le 1er janvier, comme l'explique Europe 1.
Parce que les vacances de février arrivent trop vite
A peine rentrés des vacances de Noël, les élèves de la zone C (Créteil, Montpellier, Paris, Toulouse et Versailles) vont avoir le droit à de nouveaux congés seulement un mois après. Difficile de se remettre dans le bain avec quatre semaines de cours, estiment certains parents d'élèves.
Avec cet enchaînement rapide de périodes de vacances, le ministère de l'Education nationale ne respectera pas des "périodes de travail de durée comparable" (environ sept semaines) prévues par le Code de l'éducation et "recommandées par les chrono-biologistes", explique Libération.
Parce que le troisième trimestre sera trop long
Conséquence de la précocité des vacances de février et de printemps (qui se terminent entre le 17 avril et le 1er mai selon les zones) : le dernier trimestre va être exceptionnellement long pour les élèves, jusqu'à 12 semaines. "En fait, le rythme de l'enfant n'est pas respecté. Je pense que ce sont d'autres rythmes qui sont respectés. Ceux du tourisme ?" s'interroge une mère de famille sur Europe 1.
Plus de 120 000 emplois dépendent de l’ouverture des stations de ski, selon les domaines skiables, un argument de poids. Le directeur de France Montagnes, Jean-Marc Silva, se montre d'ailleurs plutôt satisfait du calendrier : "On annonce une très forte hausse de + 40% pour les réservations d'avril." "Globalement, la saison se présente et démarre bien", renchérit-t-il.
Pour décharger un peu ce dernier trimestre, il y aura plusieurs week-ends prolongés, précise le ministère. Avec les lundis fériés les 1er et 8 mai et le pont de l'Ascension du 25 au 28 mai.
Le casse-tête du calendrier des vacances scolaire semble voué à se poursuivre malgré les nouvelles concertations annoncées par la ministre de l'Education nationale. "Au final, personne n’est jamais content", commente, fataliste, une membre de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public (PEEP).
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