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Rythmes scolaires : les villes qui se lancent en 2013 et les autres

INFOGRAPHIE | Il reste encore une petite quinzaine de jours avant la date butoir, mais déjà, plusieurs dizaines de villes ont annoncé leur intention pour la rentrée 2013 sur la réforme des rythmes scolaires. Résultat : une carte contrastée qui divise les municipalités de gauche.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Stéphanie Berlu Radio France)

Vincent Peillon espère qu'au moins un élève sur deux passera
aux quatre jours et demi dès la rentrée prochaine dans les écoles françaises. Un
objectif qui semble de plus en plus compliqué à atteindre. Le ministre de
l'Education devra en tout cas se passer des élèves lillois, lyonnais, bordelais
ou marseillais; autant de villes qui ont décidé de reporter l'application de la
réforme sur les rythmes scolaires à la rentrée 2014. Même chose à Montpellier.

Par contre, Paris, Nantes ou Grenoble se sont d'ores et déjà engagées à mettre en place la semaine
de quatre jours et demi en septembre prochain. Le ministère pourra faire les
comptes définitifs à partir du 31 mars prochain, date à la quelle toutes les
communes devront avoir choisi entre 2013 et 2014, comme l'a proposé François Hollande.

Grève lundi prochain à Paris

Sans surprise, aucune ville de droite n'appliquera la
réforme en 2013. Par contre, les annonces de report dans les grandes villes
socialistes de Lille, Lyon ou Strasbourg pourraient sonner comme un camouflet à
Vincent Peillon. Martine Aubry s'en défend et affirme qu'elle "partage
totalement son projet, il a tout mon soutien
". Mais l'élue lilloise dit avoir
besoin de temps pour "élaborer le contenu " du texte... et, peut-être
aussi, ménager les syndicats d'enseignants à quelques mois des élections municipales.

Pour ces derniers, la réforme ne peut pas être appliquée à
la rentrée prochaine, faute de moyens supplémentaires pour l'accueil extrascolaire
des enfants. Pour accompagner l'application du texte en 2013, Bertrand Delanoë
s'est engagé à titulariser 450 agents, à recruter 80 animateurs supplémentaires
et à embaucher des aides maternelles. Mais rien n'y a fait : une intersyndicale
appelle à la grève des enseignants parisiens lundi prochain pour dénoncer
l'application de la réforme dès septembre prochain.

"50 à 150 euros par enfant"

Mais la nécessité de prendre du temps n'est pas la seule
raison avancée par les maires. A Lyon, Gérard Collomb envisage la mise en place
"si l'Etat nous donne quelques crédits ". L'application de cette
réforme devrait en effet coûter cher aux communes car il faut repenser les
horaires de la cantine le mercredi ou encore modifier les transports scolaires.

D'après les calculs de l'UMP Christian Estrosi,  la ville de Nice va devoir débourser "4,2
millions d'euros
" par an Plus généralement, d'après l'Association des
maires de France
, il faut compter "50 à 150 euros par enfant, en fonction
des communes
". Selon l'AMF la facture globale serait de 600 millions
d'euros.

De fait, le gouvernement s'est engagé à mettre en place un fonds d'amorçage de 250 millions d'euros pour les communes qui
appliquent la réforme en 2013. Insuffisant pour l'Association des maires de
grandes villes de France. L'AMGVF réclame que ce fonds soit également
disponible pour les communes "obligées de reporter la réforme " à
2014.

Invité de France Info il y a un mois, Vincent Peillon évoquait également une "instrumentalisation politique" de sa réforme sur les rythmes scolaires. 

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