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Rythmes scolaires : la majorité des grandes villes n'appliquera pas la réforme

En septembre prochain, six grandes villes sur dix n'appliqueront pas la réforme sur la réforme sur les 4,5 jours par semaine en primaire. Les maires de droite comme de gauche réclament du temps et de l'argent.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Vincent Peillon espérait voir au moins un élève sur deux
passer aux 4,5 jours par semaine à la rentrée prochaine... ce sera entre 20 et 25%,
d'après les estimations du ministère de l'Education nationale publiées ce
vendredi
. Un chiffre basé sur des remontées dans près de 80% des villes
françaises.

De fait, la plupart d'entre elles se sont prononcées en faveur d'un
report de l'application de la mesure à la rentrée 2014. Sur les 45 communes
inscrites à l'association des grandes villes de France, 28 préfèrent attendre.

Faut-il en tirer des enseignements politiques ?

A première vue, oui. La quasi-totalité des 17 villes qui ont
décidé d'appliquer la semaine des 4,5 jours sont dirigées par un maire de gauche
: Angers, Aubervilliers, Brest, Caen, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,
Nantes, Paris, Pau, Poitiers, Rennes, Rouen, Saint-Denis et Toulouse. Seule
Bourges et son maire UDI, Serge Lepeltier, dénote dans la liste.

Sans surprise, toutes les grandes villes ou agglos menées
par la droite n'appliqueront  pas la
réforme en 2013 : Bordeaux, Boulogne-Billancourt, Le Havre, Marseille,
Mulhouse, Nancy, Nice, Orléans, Perpignan, Toulon et Versailles.

Plus étonnant, une grande partie (17 sur 28) des villes ou
agglos récalcitrantes ont une majorité de gauche : Amiens, Besançon, Cergy
Pontoise, Dunkerque, Le Mans, Lille, Lorient, Lyon, Montpellier, Montreuil, St
Quentin en Yvelines, SAN de Sénart, Strasbourg, Valence, Villeurbanne,
Villeneuve d'Ascq et Saint-Etienne.

Qu'est ce qui bloque ?

Le temps

C'est l'explication avancée par Martine Aubry. Si la maire
de Lille assure à Vincent Peillon qu''elle "partage totalement son
projet
", elle demande du temps "pour élaborer le contenu " du
texte.

Car il faut concrètement notamment réfléchir à la réorganisation des
transports scolaires, aménager le temps extrascolaire (à Paris, Bertrand Delanoë
s'est engagé à titulariser 450 agents, à recruter 80 animateurs
supplémentaires et à embaucher des aides maternelles pour pouvoir
appliquer la réforme dès 2013) ou encore élaborer de nouveaux horaires
de cantine pour prendre en compte le mercredi midi.

L'argent

C'est le principal argument avancé par les villes de droites
comme de gauche. D'après les calculs de l'Association des maires de France,
l'application de la réforme coûterait "50 à 150 euros par enfant, en
fonction des communes
". Selon l'AMF, la, facture globale s'élève à 600
millions d'euros. A Nice, l'UMP Christian Estrosi estime que sa ville va devoir
débourser 4,2 millions d'euros.

Pour
aider les villes qui appliquent les 4,5 jours par semaine, le gouvernement a
mis en place un "fonds d'amorçage" de 250 millions d'euros. L'association
des maires des grandes villes de France "réitère sa demande de pérennisation du fonds et demande
de ne pas pénaliser les communes qui se sont trouvées dans l'obligation de
reporter la réforme en 2014.
"

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