: Reportage Accompagnement, formation et "grand bain"... Les doutes et les attentes des candidats à un "job dating" de professeurs contractuels dans l'académie de Versailles
"Quelles sont vos connaissances ? Comment découperiez-vous la journée d'un enseignant ?" Pour la 2ème année consécutive, l'académie de Versailles organise une semaine de "job dating" afin de trouver les 500 postes à pourvoir pour les écoles maternelles et élémentaires dans les quatre départements en tension de l'académie, les Yvelines, l'Essonne, les Hauts-de-Seine et le Val-d'Oise. Pour le rectorat, il s'agit d'une solution rapide face aux concours de l'enseignement qui ne font pas le plein de candidats.
Après un entretien d'une vingtaine de minutes, Sabine, une mère de famille, ne cache pas ses ambitions : ancienne salariée du secteur privé dans le commerce international, elle veut tenter l'expérience du professorat. Mais l'accompagnement sera-t-il suffisant pour l'aider dans son nouveau quotidien devant une classe ? "Étant représentante des parents d'élèves, j'ai vu les soucis et le manque de professeurs, et les absences... Donc j'ai réfléchi, je me suis dit, allez, hop, on y va !"
Les nombreuses questions des candidats
Cette ancienne salariée du secteur privé gagnait bien sa vie dans le commerce international. Elle veut tenter l'expérience du professorat, mais l'accompagnement sera-t-il suffisant pour l'aider dans son nouveau quotidien devant une classe ? "Je ne sais pas, c'est une bonne question. Ils ont tellement de besoins de recruter, et c'est toujours pareil quand on est en manque d'effectif : on nous jette un peu dans le grand bain, en nous disant essayer de faire au mieux. Mais ça, je le sais, j'en suis consciente".
Pour postuler, le seul pré-requis est d'avoir un bac +3, le seul pré-requis. La plupart des candidats sont en reconversion, après avoir déjà occupé un autre travail pendant plusieurs années. C'est le cas de Sylvie : avant, elle était dans le domaine de la traduction. Motivée, elle se demande si la formation sera suffisante avant de commencer. "C'est justement tout l'objet de ma venue ici, parce que j'ai en tête une idée de ce métier. C'est très compliqué dans les écoles, j'ai deux enfants et j'ai bien vu ce que c'était, j'ai des amis qui sont professeurs des écoles. Je connais les contraintes et les difficultés de ce métier et je sais que la formation est très importante".
Consciente des difficultés de cette reconversion, la jeune femme s'interroge : "Qu'est-ce qu'ils peuvent m'apporter comme formation ? C'est vraiment les questions que je me pose aujourd'hui."
"Tout le reste de l'année, il y a un accompagnement"
L'académie propose à ces contractuels cinq journées de formation avant la rentrée, et trois journées ensuite. C'est trop peu aux yeux des détracteurs de ces opérations de "job dating", qui considèrent que ces embauches sont trop rapides.
Mais c'est déjà un petit peu plus que l'an dernier, se défend Charline Avenel, la rectrice de l'académie de Versailles : "Évidemment, ça ne remplace pas une formation complète, mais c'est un premier pas. Et puis ensuite, tout le reste de l'année, il y a un accompagnement et puis ensuite des possibilités de formation." Les contrats proposés seront de deux ans dans les écoles, au lieu d'une année jusqu'à présent, toujours dans un objectif de fidélisation de ces contractuels.
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