: Reportage "Des enfants vont rentrer en classe dans des écoles qui ne sont pas à la hauteur" : les Marseillais impatients de voir leurs écoles enfin rénovées
Vétusté, insalubrité : les écoles marseillaises sont régulièrement pointées du doigt. En septembre dernier, l'État et la municipalité ont lancé un vaste programme de rénovation des 470 écoles de la ville mais les habitants aspirent à ce que les choses s'accélèrent.
C'est une école typique des quartiers nord de Marseille : Saint-Louis le Rove dans le 15e arrondissement. Des bâtiments en structure métallique contruits à la hâte dans les années 1960, du provisoire devenu permanent : la situation des écoles de Marseille est régulièrement pointée du doigt et celle-ci n'y fait pas exception. "Au niveau de la sécurité incendie, ce n'est pas optimal", explique Pascal Pons. Il enseigne dans cet établissement depuis plus de dix ans, et pour la première fois cette année, il y aura des changements à la rentrée.
"Un préau a été fait pour les maternelles. Il y a eu des choses qui ont été faites sur la sécurité incendie qui traînait depuis très, très longtemps. On peut dire qu'on a senti un changement avec la nouvelle municipalité."
Pascal Pons, enseignant à l'école Saint-Louis le Roveà franceinfo
"Tout n'est pas parfait, loin de là, reconnaît-il. Mais il y a clairement des différences d'attitude quand on a des problèmes vis-à-vis du bâti."
Des faux plafonds, des sols cassés, des murs fendus
A trois jours de la rentrée des classes, les enseignants et parents d'élèves saluent l'effort entrepris par la municipalité. En septembre dernier, un vaste programme lancé conjointement par l'Etat et la municipalité a permis la rénovation de 470 écoles marseillaises. Si les effets commencent à apparaître au bout d'un an, tous souhaiteraient que les choses s'accélèrent.
"Il y a encore des endroits où les enfants vont rentrer en classe dans des écoles qui ne sont pas à la hauteur", indique Séverine Gil, présidente de l'association de parents d'élèves MPE13. Elle explique que les changements entamés sont certes réjouissants, mais insuffisants : "C'est vrai qu'il y a plein de choses super qui sont prévues, et on en est très contents parce que depuis tant d'années, il n'y avait rien. Mais en même temps, dans le réel, on a encore des écoles qui sont dans un mauvais état."
"Certaines écoles ont de gros problèmes d'isolation, de cantine, avec des réfectoires inadaptés, ni au niveau sonore, ni au niveau espace. Il y a encore des faux plafonds, des sols cassés, des murs fendus.
Séverine Gil, présidente de MPE13à franceinfo
L'idée est donc de ne pas relâcher l'attention tant que les écoles n'auront pas fait peau neuve : "C'est pour ça qu'il faut qu'on reste extrêmement vigilant, qu'on suive ça et qu'on maintienne une pression constante sur ce plan-là qui doit absolument se réaliser." L'adjoint à la mairie de Marseille en charge des écoles, Pierre-Marie Ganozzi, dit comprendre "les impatiences". "Ça prend du temps, mais tout le monde a bien conscience que la priorité pour notre majorité, c'est de résoudre la question des écoles", affirme l'élu.
"On a profité de cet été pour faire de gros travaux : une cour désimperméabilisée, des murs de soutènement, des étanchéités de toiture, énormément de travaux qui étaient en attente depuis des années, voire depuis des décennies."
Pierre-Marie Ganozzi, adjoint à la mairie de Marseille en charge des écolesà franceinfo
"Évidemment, ce n'est pas terminé, évidemment, les impatiences continueront tant que nous n'aurons pas remis à flot les 470 écoles, assure-t-il. Mais la route est tracée et nous sommes sur la bonne voie." Un nouveau calendrier de chantier pourrait être annoncé le jour de la rentrée, le 1er septembre, par le maire de Marseille Benoît Payan.
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