Reportage "C'est compliqué, mais il faut s'accrocher" : les étudiants peinent de plus en plus à trouver un logement
Trouver un appartement étudiant dans les grandes agglomérations n’est jamais simple, mais cette année la tension locative rend le marché encore plus fermé que d’habitude. En région parisienne, comme ailleurs, la demande est toujours aussi forte, mais les appartements sur le marché manquent.
À Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, Clémence en est déjà à sa troisième visite. L'étudiante en école de commerce à Paris cherche un appartement pour emménager avec son compagnon à la rentrée et, elle le sait, les recherches peuvent être longues. "On a commencé fin mai, début juin. On fait beaucoup de demandes. Souvent, on n'a pas beaucoup de réponses, donc honnêtement, c'est compliqué, mais faut s'accrocher. Puis, on finit par trouver", essaye-t-elle de se rassurer.
Des offres de logement plus rares
L’appartement que Clémence découvre est à louer depuis quelques jours seulement, mais les candidats ne manquent pas : cinq visites sont déjà programmées. Cette année, les offres de logement étudiant sont rares, selon l’agent immobilier Jérôme Dutranoy. "Actuellement, on a cinq appartements en location alors que d'habitude, on a une dizaine. On a 16% de nouveaux logements en moins sur le marché par rapport à l'année dernière", explique-t-il.
"Les locataires restent dans leur logement."
Jérôme Dutranoy, agent immobilierà franceinfo
Moins de logements sont donc disponibles à la location, et pour l'agent immobilier, cela s'explique par le fait que cet été en région parisienne, beaucoup d’étudiants ont gardé leur appartement. "Il y a beaucoup moins de turn-over que les années précédentes. D'habitude, à cette période-là, ils rendent leur logement pour en rechercher un autre pour la rentrée. Et cette année, on s'aperçoit que les étudiants restent dans les appartements et donc qu'il y a une pénurie d'offres", ajoute Jérôme Dutranoy.
La crise du logement ne touche pas uniquement la région parisienne
"Ce phénomène, on l'a sur toute la France, explique Corinne Bérec, vice-présidente du réseau d’agence immobilière Orpi, et sur toutes les grandes villes. Que ce soit à Lyon, à Marseille ou à Toulouse, toutes les grandes villes où il y a un secteur d'activité plus important. À Aix-en-Provence par exemple, où les loyers ne sont pas encadrés, on a une très très, très forte demande, pas beaucoup d'offres. Et là, on a des propriétaires qui mettent leurs logements à des prix trop importants."
À quelques semaines de la rentrée, de nombreux étudiants sont sans solution. D'après les chiffres du syndicat étudiant L'Union étudiante, ils étaient près de 90 000 à commencer l’année universitaire sans logement en 2023.
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