Réforme du lycée professionnel : "C'est une véritable inégalité", dénoncent des enseignants qui font leur pré-rentrée
Le chef de l'État est à Orange vendredi 1er septembre dans le lycée professionnel Argensol, à l'occasion de la pré-rentrée des enseignants, avant le retour des élèves en classe lundi 4 septembre. Pour cette visite, Emmanuel Macron est accompagné de Carole Grandjean, ministre déléguée à l'enseignement professionnel.
Le président de la République qui fait de l'éducation son "domaine réservé", comme il l'a affirmé dans l'hebdomadaire Le Point jeudi 24 août, va de nouveau promouvoir sa réforme du lycée professionnel.
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Cette réforme a été annoncée en mai dernier : elle a vocation à faire mieux réussir les élèves, pour qu'ils trouvent plus rapidement un emploi après le bac ou qu'ils poursuivent leurs études. Pourtant, malgré les discours très affirmatifs, cette réforme repose sur une ambiguïté.
Plusieurs mesures pourraient en réalité ne pas être appliquées partout sur le territoire parce qu'elles dépendent du bon vouloir des professeurs de travailler plus. Parmi ces mesures, il y a par exemple les heures de soutien en petits groupes ou la lutte contre le décrochage scolaire et ce sont donc des missions en plus et facultatives pour les enseignants.
Des groupes à effectif réduit ?
Elles font partie du Pacte, ce nouveau dispositif de travail supplémentaire en échange d'une prime annuelle et qui cristallise une certaine opposition en salle des profs. S'il n'y a pas assez d'enseignants qui s'engagent, une bonne partie de la réforme du lycée pro ne s'appliquera donc pas. "Une grande partie de la réforme peut se déployer uniquement par l'adhésion des personnels au pacte, explique Sigrid Gérardin, représentante du syndicat Snuep-FSU. Carole Grandjean ment quand elle dit que tous les élèves de lycées pro seront dans des groupes à effectif réduit. C'est un mensonge".
Cette architecture, qui repose sur le volontariat, peut créer des inégalités, en fonction de l'engagement ou non des professeurs dans le Pacte. Cela est inconcevable pour Jérôme Fournier, secrétaire national de l'Unsa : "Ne pas permettre à tous les lycéens de la voie pro d'avoir accès à tous les dispositifs prévus, c'est une véritable inégalité. Comment l'école de la République peut être inégalitaire ?".
"Comment peut-on penser des dispositifs inégalitaires dès le départ ?"
Jérôme Fournier, secrétaire national de l'Unsaà franceinfo
Les syndicats regrettent que l'application de la réforme du lycée pro joue en fait sur la bonne conscience professionnelle des enseignants.
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