Réforme du collège : "L'interdisciplinarité n'est pas la panacée"
Najat Vallaud-Belkacem présente ce mercredi matin en Conseil des ministres la réforme du collège. Elle prévoit quelques nouveautés pour les élèves : un cours de langue vivante 2 dès la classe de 5ème, des heures de soutien pour tous et surtout des nouveaux cours : des enseignements pratiques interdisciplinaires qui obligeront les professeurs de différentes disciplines à travailler ensemble. Le gouvernement veut casser les barrières entre les matières et donner plus de souplesse aux collèges.
L’apprentissage d’une seconde langue dès la cinquième peut être "une bonne mesure parce que les élèves commencent une première langue vivante à l’école primaire. Mais il reste à voir dans quelles conditions cet enseignement sera dispensé, " estime Frédérique Rolet, co-secrétaire générale, porte-parole du SNES (Syndicat national des enseignements de second degré). Malgré tout, il faudra voir quelles conditions sont mises en place, avertit Frédérique Rolet. "Quelles conditions cela veut dire, quel type d’effectifs. Faire parler des élèves plus d’une minute par séance quand vous en avez 30 c’est compliqué, et puis quels horaires. "
Plus de professeurs
Le nombre de professeurs pose aussi problème. Pour ce genre d’enseignement, on devrait être autour de 1.800 postes, estime Frédérique Rolet. Pour cette réforme 4.000 postes sont décomptés des 60.000 promis par François Hollande. "Dans la loi Peillon, 4.000 postes avaient été fléchés pour les collèges et les lycées professionnels. C’est peu, si on regarde la réalité car il y a plus de 5.000 collèges en France. Donc, il n’y a pas abondance. "
L’interdisciplinarité
La ministre de l'Education veut casser les habitudes, et notamment les barrières entre les disciplines. Désormais, les élèves de collège auront chaque semaine des enseignements pratiques interdisciplinaires animés par des professeurs de plusieurs matières, dès la classe de 5e. "Les collèges sont déjà habitués à l’interdisciplinarité. Tout va dépendre des conditions et si cela va être cadré. Cela suppose que les profs puissent se rencontrer et préparer ensemble le projet, " prévient Frédérique Rolet, co-secrétaire générale, porte-parole du SNES.
"L’interdisciplinarité peut être une façon de ramener certains élèves qui se sont un peu éloignés de la culture scolaire, de les remotiver, mais ce n’est pas la panacée. Les problèmes actuels dont souffre le collège c’est le manque de dispositifs dans la classe qui permettent d’aider certains élèves. Il ne suffit pas de mettre tout le monde ensemble pour dire que cela va marcher. "
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