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Surveillance du bac : le taux de grévistes était-il de 5,4%, comme le dit le ministère de l'Education nationale ?

La "grève de la surveillance" a débuté le 17 juin, premier jour des épreuves du baccalauréat de l'édition 2019. Le ministère de l'Education nationale reconnaît que son calcul est basé sur l'ensemble des enseignants, même ceux qui ne surveillent pas les épreuves. 

Article rédigé par franceinfo - Auriane Guerithault
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des professeurs en grève lors du premier jour des épreuves du baccalauréat, le 17 juin 2019, à Paris. (HERMANN CLICK  / HANS LUCAS)

En pleine session du baccalauréat, la "grève de la surveillance" se poursuit. Le mouvement a été reconduit, mardi 18 juin, par des enseignants dans les lycées, à l'initiative de l'intersyndicale comprenant le Snes-FSU, le Snalc, Sud-Education et la CGT. De son côté, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a assuré que "l'immense majorité des professeurs" ne suivent pas le mouvement. En fin de journée, le ministère de l'Education nationale estime à 5,4% le taux de grévistes chez les enseignants du secondaire, soit les professeurs des collèges et des lycées.

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Mais cette estimation est contestée par des enseignants grévistes. "Ce matin, sur 61 professeurs appelés à surveiller, 20 sont en grève, et cet après-midi, sur 31, ils sont 13 à être grévistes", explique à franceinfo Ramzi Kebaïli, professeur de mathématiques au lycée Jean-Jaurès à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Dans son lycée, pour la journée de mardi, ils seraient donc un tiers à être en grève, un chiffre très loin de celui annoncé par le ministère, qui n'est certes qu'une moyenne. Même constat dans un lycée de Haute-Garonne, où une enseignante assure à franceinfo que "sur les enseignants convoqués hier matin, 30% étaient grévistes". 

Une méthode de calcul biaisée

Ces deux exemples ne suffisent pas à tirer des conclusions, la grève pouvant être moins suivie dans d'autres établissements. Néanmoins, l'écart entre les chiffres des syndicats et ceux du ministère peuvent aussi être dus à la méthode de calcul. Selon le ministère de l'Education nationale, joint par franceinfo, le calcul intègre ainsi aussi tous les  professeurs de lycée, même ceux qui ne sont pas convoqués pour surveiller. Les professeurs de collège sont également comptabilisés dans la base, or ils ne surveillent pas les épreuves du baccalauréat. "Forcément, ça fait tomber les chiffres", déplore un professeur d'histoire-géographie dans le Tarn-et-Garonne, interrogé par franceinfo. 

"On a eu des retours d'une dizaine d'académies", détaille le ministère. Il reconnaît qu'il aurait fallu des remontées de chaque centre d'examen pour donner les chiffres exacts de la "grève de la surveillance"

Et dans plusieurs centres d'examen, les conséquences de cette grève se font bien sentir. Certains enseignants se retrouvent seuls à surveiller les épreuves, alors qu'ils devraient être deux lors d'examens nationaux. "Une de mes collègues était seule dans sa salle. On a fini par lui envoyer quelqu'un pour l'aider, mais la personne, qui n'était pas enseignant, est restée au fond de la salle avec un livre", déplore une enseignante de Haute-Garonne.  

C'est la première fois qu'une telle situation arrive en trente ans de métier.

Une enseignante dans un lycée de Haute-Garonne

à franceinfo

Un constat partagé par un professeur du Tarn-et-Garonne qui s'inquiète de la situation. Il affirme même que "des élèves en tiers-temps, qui bénéficient de plus de temps pour composer, ont dû apporter seuls leurs copies à la fin des épreuves au bureau prévu à cet effet, car les surveillants avaient fini leur surveillance". 

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