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Réforme des lycées : un "brouillon passable" pour les syndicats

Le président de la République, Nicolas Sarkozy, a présenté ce midi les grandes orientations qui préludent à la nouvelle réforme des lycées. Un texte remanié et allégé après le mouvement de contestation lycéen qui avait suivi la première mouture, présentée par Xavier Darcos. Les syndicats ont salué des pistes intéressantes, mais s'inquiètent d'orientations "brouillonnes" et du manque de moyens.
Article rédigé par franceinfo
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Ce n'est pas un recul. C'est une “reprise du sujet sur d'autres bases”. Les élèves de Terminale pourront sans doute disserter longtemps en cours de “philo” sur les finesses de la communication élyséenne. En tout cas le “Palais” estime qu'il n'a pas capitulé face au mouvement lycéen, qui a précédé il y a dix mois le retrait de la réforme des lycées première du nom, voulue par l'ex-ministre de l'Education nationale, Xavier Darcos.

Ce midi, le président de la République a donc présenté une “série de grandes orientations ”. Issues du rapport remis sur son bureau en juillet par le directeur de Sciences Po Paris, Richard Descoing, elles doivent faire l'objet d'une concertation “approfondie”, pendant deux mois.

Nicolas Sarkozy a préféré mettre en sourdine sa thématique de la rupture, en commençant par rendre quelques hommages. Hommage au lycée lui-même d'abord, dont la création, en 1802, signifiait “la fin des privilèges de la naissance”. Certains ont pu y voir une allusion à la polémique qui vise l'arrivée prochaine de son fils à la direction du quartier d'affaires de La Défense, près de Paris. Puis hommage aux enseignants, en assurant que la réforme n'avait “d'autre but que de faciliter l'exercice de leur métier”.

Ces compliments faits, il s'est lancé dans le détail des mesures, déjà largement connues (lire le détail dans notre précédent article). Pas de surprise de dernière minute dans l'esquisse présidentielle. Nicolas Sarkozy est revenu sur les deux axes majeurs de sa réforme : la “réorientation”, pour permettre aux lycéens de changer de voie, et le plan d'urgence pour les langues vivantes, qui doit enfanter de lycéens “au moins bilingues et pour certains trilingues”.

Les syndicats enseignants et lycéens, qui connaissaient le contenu de ces propositions, demeurent mi-figue, mi-raisin. D'un côté, ils saluent des “pistes intéressantes” (FIDL), ou des mesures comme la réorientation (UNL), mais rappellent que ces “objectifs ambitieux” (UNSA) risquent de souffrir d'un manque de moyens, alors que le gouvernement maintient sa décision de supprimer 16.000 postes dans l'Education nationale en 2010.

Ils dénoncent une fois encore les coupes budgétaires et les suppressions de postes, ainsi que des orientations selon eux encore “brouillonnes” : “On a une interrogation sur la cohérence de l'ensemble, parce que ça part un petit peu dans tous les sens”, déclare le secrétaire général du SGEN-CFDT Thierry Cadart.

Grégoire Lecalot, avec agences

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