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Education : une priorité pour tous les candidats

Dans l’ordre des priorités dans les programmes des candidats à la présidentielle, l’éducation arrive souvent en bonne place. Tour d’horizon des positions et des propositions.
Article rédigé par Christophe Rauzy
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
L'éducation sera au coeur de la bataille politique en 2012. (MARTIN BUREAU / AFP)

Dans l'ordre des priorités dans les programmes des candidats à la présidentielle, l'éducation arrive souvent en bonne place. Tour d'horizon des positions et des propositions.

Un « sanctuaire », une « priorité absolue », une « exigence républicaine, essentielle pour l'avenir de la Nation. » A l'heure de qualifier le thème de l'éducation, les prétendants présidentiels ne manquent pas de superlatifs. Pourtant en se plongeant dans les ébauches de programme, les propositions concrètes ne sont pas pléthores. Les critiques en revanche pleuvent.

Principale cible des candidats d'opposition, les suppressions de postes. En mai, Luc Chatel, ministre de l'Éducation, a confirmé que 16.000 postes d'enseignants disparaitraient à la rentrée 2011. En 2012, ce sont 14.000 places qui seraient supprimées selon un rapport du ministériel. Une conséquence mécanique du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux nécessaire à la « préservation des finances publiques » selon le ministre. Des suppressions qui entraineront 1.500 fermetures de classes de primaire à la rentrée 2011. Tollé politique général, à l'image du Shadow Cabinet du Modem de François Bayrou qui s'attend à de « graves difficultés. »

Face à ces critiques, Nicolas Sarkozy annonce le 21 juin depuis la Lozère . Le chef de l'Etat « a reculé » estime immédiatement Martine Aubry, ajoutant que les décisions annoncées pour la rentrée 2011 étaient « absolument aberrantes. »

Un élément clé de la primaire

À gauche, la manne électorale que représentent les enseignants pousse les candidats à la primaire socialiste à se lancer sur le thème de l'éducation.
Et au PS, c'est Ségolène Royal, ex-ministre déléguée à l'Enseignement scolaire (1997-2000), qui a décidé de prendre, avant tout le monde, le mammouth par les cornes. Celle qui dit vouloir « remettre l'éducation au cœur de tout », annonce dès le 12 juin qu'il faut « embaucher tout de suite 10.000 enseignants ».

Le projet socialiste pour 2012 n'évoque lui aucun chiffre mais avance l'idée d'un pacte éducatif signé entre les enseignants et la Nation : priorité à la réussite dans le primaire, refonte des rythmes scolaires et des programmes, personnalisation des enseignements. Un pacte nécessaire « pour sauver une génération sacrifiée » selon François Hollande.
Manuel Valls veut par exemple changer le système de nomination des enseignants, et relever leurs salaires. Une proposition que l'on retrouve dans le programme radical de Jean-Michel Baylet qui insiste sur la petite enfance et sur l'égalité des chances.

L'UMP s'attaque à l'orientation

Côté majorité, on s'inscrit évidemment dans la continuité de l'action gouvernementale. Le club de réflexion Génération France de Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP, planche sur le chantier de l'orientation, avec pour objectif de « renforcer les liens entre le monde éducatif et le monde du travail ». Première proposition, la création d'une section métier-étude dès la 3ème, avec pour modèle le fonctionnement des sections sport-étude.
Le 23 juin dernier Nicolas Sarkozy plaide à son tour pour « la fin du collège unique » et la multiplication des « passerelles » entre l'enseignement général et l'enseignement professionnel . « L'égalité républicaine, ce n'est pas traiter tout le monde de la même façon mais traiter chacun selon ses différences. Ce n'est pas donner la même chose aux Hauts-de-Seine et à la Lozère » déclare le président de la République qui conclut : « il faut sortir des débats idéologiques parfaitement dépassés. »

Pourtant lors de la campagne, l'éducation risque d'être un champ de bataille où les clivages politiques seront bien marqués. Ainsi le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon propose une suppression du financement de l'enseignement privé. De l'autre côté de l'échiquier politique, Nicolas Dupont-Aignan réclame une restauration de « l'autorité et du respect à l'école » avec, par exemple, l'obligation du vouvoiement des professeurs dans le secondaire.
Pas de propositions concrètes côté Front National, mais Marine Le Pen dénonce déjà une école « laissée à l'abandon », pointant du doigt « des enclaves scolaires où règnent le désordre et la violence, à l'instar des quartiers où sont implantés ces établissements, souvent touchés par l'immigration de masse. » Les débats sur l'éducation s'annoncent déjà agités.

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