Les dépenses pour l'éducation sont élevées en France, mais les résultats ne sont pas à la hauteur. C'est le constat fait par la Cour des comptes dans une note publiée mardi 14 décembre. Dans cette note, les membres de la Cour estiment que malgré "une dépense nationale d’éducation supérieure à la moyenne de l’OCDE, la performance du système scolaire français tend à se dégrader, en particulier pour les jeunes issus des milieux défavorisés". Ils jugent que les réformes pédagogiques, l’accroissement des moyens et les résultats des évaluations n'ont pas permis d'améliorer l'ensemble du système éducatif. 40% des élèves de fin de primaire n'ont ainsi pas les connaissances fondamentales en lecture et en mathématiques, selon une étude publiée en 2016 par le Centre national d'études des systèmes scolaires (Cnesco). Un système scolaire trop centralisé La Cour des comptes affirme que le système éducatif est trop centralisé, trop encadré, et qu'il doit donner plus d'autonomie. Pour faire face à des performances qualifiées d'"insuffisantes", elle préconise "quatre leviers d'action" pour accroître "l'efficacité" du système. Il s'agit de "faciliter le parcours de l'élève", de "rénover le cadre du métier d'enseignement", de "renforcer les marges d'autonomie des établissements" et de "mieux évaluer la performance et l'évaluer".Selon la note de la Cour, il faudrait ainsi que les chefs d'établissements soient plus libres dans leurs choix de projets et puissent avoir plus d'autorité sur les professeurs, en s'occupant par exemple de leur évaluation. La Cour des comptes préconise de changer l'organisation du temps de travail des enseignants, en prenant en compte dans les horaires obligatoires les heures de préparation, de correction, de formation ou de réunion. Aujourd'hui, seul le temps devant la classe est fixe. Enfin, les magistrats financiers jugent nécessaire d'évaluer bien plus les établissements scolaires, en se fondant sur les résultats scolaires, l'absentéisme, les exclusions ou encore la poursuite d'études.