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Refondation de l'école : la concertation redémarre

À deux semaines de la rentrée des classes, la concertation autour de l'école initiée par Vincent Peillon, le ministre de l'Éducation nationale, reprend. Six cents personnes se réunissent pour discuter de la refondation de l'école. Le calendrier est serré et les thèmes nombreux.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

Après pause estivale, la concertation sur la refondation de l'école débutée en juillet – une promesse de campagne de François Hollande – a repris lundi. À la demande de Vincent Peillon, le le ministre de l'Éducation nationale, 600 personnes (enseignants, sociologues, parents d'élèves, patronat, élus...) sont réunies pour parler de la refonte du système éducatif français.

Un calendrier serré

Une première cession de discussion a débuté au mois de juillet. Les travaux qui ont repris lundi vont se poursuivre jusqu'à la fin du mois de septembre. Un comité de pilotage remettra ensuite son rapport au ministre avant le 15 octobre. Dans la foulée, un projet de loi d'orientation et de programmation sera examiné.

Si "les grandes orientations sont déjà définies, les décisions politiques ne sont pas prises" , explique un conseiller de Vincent Peillon. Pour le ministre de l'Éducation nationale, "après le temps concertation et celui du parlement, il y aura le temps de la démocratie sociale" , c'est-à-dire de la négociation avec les organisations syndicales.

Quatre grands chantiers

Les élèves au cœur de la refondation :  c'est le chantier le plus vaste et celui qui risque de faire le moins consensus puisqu'il s'agit essentiellement d'évoquer les rythmes scolaires. Le dossier a un peu avancé avec le retour de la semaine de 4,5 jours dans le primaire (abandonnée en 2008). Mais les discussions s'annoncent vives autour des questions de la pause déjeuner d'une heure et demie, de la réduction des vacances scolaires, de la suppression ou non des zones A,B et C qui étalent les vacances en fonction des académies. 
Le nombre d'acteurs (parents, industrie du tourisme, associations et collectivités) impliquée dans ce dossier) risquent d'avoir du mal à s'accorder sur ces sujets.La réussite scolaire pour tous :  outre la volonté de donner la priorité à l'école primaire, les discussions vont beaucoup tourner autours du socle commun de connaissances et de compétences. Le livret de compétence, jugé inutilement complexe, sera simplifié. Ce sujet du socle commun divise les tenants du bagage minimum pour tous et ceux opposés au nivellement par les bas. 
Les différents dispositifs mis en place pour lutter contre l'échec scolaire seront également repensés.Des personnels formés et reconnus :  il s'agit d'évoquer les missions des enseignants et une nouvelle évaluation de ceux-ci. La question de la formation sera également au cœur de ce dossier chaud. Le gouvernement veut notamment recréer une formation initiale de façon à avoir des enseignants qui disposent d'un bagage pédagogique et d'une forme d'expérience avant de diriger leur première classe.Un système éducatif juste et efficace :  il s'agit ici essentiellement de discuter du développement du numérique dans les écoles, de repenser la place des parents au sein du dispositif éducatif, de repenser la carte scolaire assouplie en 2007 qui a abouti à " ghettoïser " des établissements défavorisés selon un récent rapport du Sénat.

Un site Internet et des questions absentes

Un site Internet a été lancé à l'occasion du début de la concertation. Il a déjà reçu plus de 3.000 contributions, émanant essentiellement des enseignants. Insuffisant pour le SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire, qui réclame une journée sans cours pour permettre aux professeurs de participer pleinement  à cette concertation.

Par ailleurs, certains sujets sont absents des discussions estiment plusieurs syndicats. Selon FO, les questions de la rémunération et des conditions de travail sont "dramatiquement absents de la concertation"  et pourtant essentielles pour redonner de l'attrait à cette profession en déclin.

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