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Recensement d’élèves absents pendant l’Aïd : le Snes-FSU dénonce "une forme de ciblage de la religion musulmane"

La police a demandé à des chefs d'établissements de l'académie de Toulouse le nombre d'élèves absents le jour de la fête qui marque la fin du ramadan.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le ministère de l'Intérieur a demandé aux chefs d'établissement de certaines académies d'évaluer le nombre d'élèves absents le jour de l'Aïd al-Fitr (PHOTO D'ILLUSTRATION). (VALLAURI NICOLAS / MAXPPP)

"On est vraiment sur une forme de ciblage de la religion musulmane qui nous interpelle", a fustigé Sophie Vénétitay, la secrétaire générale du SNES-FSU, premier syndicat du secondaire, ce lundi sur franceinfo, après l'évaluation du taux d'absentéisme constaté à l'occasion de l'Aïd al-Fitr demandé par le ministère de l'Intérieur "dans certaines académies, aux chefs d'établissements".

Un "recensement" demandé par la police

Dans l'académie de Toulouse, des policiers ont demandé aux chefs d'établissements scolaires de Toulouse, par mail, de leur indiquer le nombre d'élèves absents le jour de la fête de la fin du ramadan pour les musulmans, célébrée le 21 avril dernier. "On se demande ce qu'ils voulaient faire de ces statistiques", s'est interrogée Sophie Vénétitay. Dimanche soir, face à l'indignation suscitée par la pratique, la secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté Sonia Backès a indiqué dans un communiqué que "le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer étudie régulièrement l'impact de certaines fêtes religieuses sur le fonctionnement des services publics, et notamment au sein de la sphère scolaire. (...) Un communiqué d'une grande légèreté", a cinglé la secrétaire générale du SNES-FSU, en insistant sur le fait de ne pas avoir eu "écho de telle enquête dans nos établissements scolaires pour quelque fête religieuse que ce soit".

Sophie Vénétitay demande au ministère de l'Intérieur de "dire clairement ce qui a été fait. (...) Est-ce une initiative isolée ? Est-ce que ça a été commandé par le ministre de l'Intérieur lui-même ?", a-t-elle questionné. Si le rectorat de Toulouse a pris ses distances par rapport à la place Beauvau en indiquant que la demande des policiers avait été faite directement aux établissements concernés, sans l'aval du rectorat de Toulouse, Sophie Vénétitay exige du ministère de l'Éducation nationale qu'il prenne "clairement et officiellement" ses "distances par rapport à cette enquête. (...) Une liste de fêtes religieuses pour lesquelles les élèves peuvent s'absenter" existe, rappelle la syndicaliste. "L'État n'a pas à aller s'immiscer dans ce que font les enfants, les élèves et les familles en la matière", a-t-elle ajouté.

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