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Pour Jean-Michel Blanquer, l'"islamo-gauchisme" est un "fait social indubitable"

Le ministre de l'Education nationale l'a déclaré, samedi. "C'est un mot qui n'a pas forcément un contenu scientifique" mais "décrit une réalité politique", a-t-il jugé, ajoutant que c'était "un terme très global".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, à Nort-sur-Erdre (Loire-Atlantique), le 15 février 2021. (BAPTISTE ROMAN / HANS LUCAS / AFP)

Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, vole au secours de Frédérique Vidal, la ministre de l'Enseignement supérieur. Cette dernière est vivement critiquée pour avoir demandé au CNRS une enquête sur "l'islamo-gauchisme" dans les universités françaises. Alors que le CNRS a rappelé que cette terminologie ne correspondait "à aucune réalité scientifique", et que les présidents d'universités ont dénoncé des "représentations caricaturales et des arguties de café du commerce", Jean-Michel Blanquer a estimé, samedi 20 février, qu'il s'agissait d'un "fait social indubitable".

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"Ce serait absurde de ne pas vouloir étudier un fait social. Si c'est une illusion, il faut étudier l'illusion et regarder si cela en est une. Pour ma part je le vois comme un fait social indubitable", a affirmé M. Blanquer sur BFMTV, estimant que "certains essayent toujours de minimiser ce projet politique".

"C'est un phénomène qu'il faut regarder en face", a souligné le ministre de l'Education, citant les exemples d'ateliers "non mixtes" organisés par le syndicat Sud Education 93 en 2017 et l'interruption d'une représentation du poète antique Eschyle, interrompue "par des activistes" en 2019 à la Sorbonne.

Un mot qui "décrit une réalité politique"

"L'islamo-gauchisme", "c'est un mot qui n'a pas forcément un contenu scientifique" mais "décrit une réalité politique", a jugé Jean-Michel Blanquer, ajoutant que c'était "un terme très global". "Je veux bien après que des spécialistes de sciences politiques analysent ça ou trouvent d'autres mots pour décrire le phénomène", a-t-il dit.

Selon Jean-Michel Blanquer, les "extrémistes" islamistes "trouvent parfois des complices dans certains milieux d'extrême gauche". Et de poursuivre : "Quand vous avez Jean-Luc Mélenchon qui participe à une manifestation du CCIF 'Collectif contre l'islamophobie en France' [en novembre 2019 à Paris], où il y avait des islamistes radicaux, monsieur Mélenchon tombe dans l'islamo-gauchisme sans aucun doute".

Ce n'est pas la première fois que Jean-Michel Blanquer utilise et défend cette expression, tout en pointant La France insoumise. Il l'avait déjà évoquée en octobre 2020. "Notre société a été beaucoup trop perméable à des courants de pensée", avait-il déclaré. Cela "fait des ravages quand l'Unef cède à ce type de choses, il fait des ravages dans les rangs de La France Insoumise", avait-il également jugé.

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