Polémique sur le programme d'histoire en seconde
Il ne s'agit que de quelques heures de cours (5 à 10 heures dans l’année), un simple chapitre consacré à l'histoire du monde arabo-musulman, intitulé "La Méditerranée au XIIème siècle : carrefour de trois civilisations", mais il pourrait bien être sacrifié sur l'autel de la réforme du lycée et de ses programmes, au grand dam de l'Association des professeurs d'histoire-géographie (APHG).
_ "Ce chapitre faisait consensus parce qu’il donnait des repères essentiels, parce qu’il a une portée civique et qu’il permettait une ouverture auprès d’élèves, explique Jean-Marc Fevret, de l’APHG de l’académie d’Aix-Marseille. C’est un thème qui était très porteur."
Pour les professeurs, connaître le monde arabo-musulman permet de mieux comprendre l'histoire de l'Europe. Mais ce n'est pas l'avis des experts du ministère affirme Alice Cardoso, l'une des responsables du Snes, le principal syndicat des enseignants du secondaire : "Les experts trouvaient que l’occident médiéval étaient mal connu des élèves. Or il a été vu en classe de 5ème. Le projet de programme de seconde reprend des pans entiers du programme de 5ème !"
Les profs redoutent un programme recentré sur l'histoire européenne stricto sensu. Une approche qui serait, selon eux, contreproductive pour l'enseignement de la culture générale. "Il faut montrer aux lycéens l’intérêt de ce qui ne leur est pas familier. Parce que c’est ce qui est le moins connu par les élèves, l’apport du professeur d’histoire géographie peut donner plus de sens aux choses", explique Philippe Péchoux, le secrétaire national de la CGT Educ’action.
Le ministère de l'Education a lancé une vaste concertation sur le projet de réforme des programmes de seconde, elle devrait prendre fin au mois de mars. "Rien n’est encore figé", affirme-t-on rue de Grenelle.
Elodie Guéguen
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