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Plan orthographe : "Rien de révolutionnaire", "la dictée, on la fait déjà tous les jours", réagit un délégué du SE-UNSA du Val d’Oise

La lecture quotidienne, que préconise également le ministre de l'Education nationale "est aussi une pratique quotidienne" en élémentaire, explique Olivier Flipo. Selon lui, Pap NDiaye fait de "la politique de la communication".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une classe de CM2 de Marseille, le 3 janvier 2023. (VREL VALERIE / MAXPPP)

"Qu'on fasse confiance aux équipes", réagit ce mercredi sur franceinfo Olivier Flipo, directeur d'école primaire à Cergy et délégué du SE-Unsa du Val-d’Oise, après les nouvelles directives du ministère de l'Éducation. Dans une note à l'attention des recteurs et des professeurs que franceinfo s'est procurée, le ministre Pap Ndiaye détaille son plan orthographe à destination des élèves de l'élémentaire. Il appelle les enseignants de CM1 et CM2 à faire une dictée quotidienne et à faire lire aux élèves "deux textes longs", d'au moins 1 000 mots, toutes les semaines. "Il n'y a absolument rien de nouveau", "rien de révolutionnaire", tâcle le délégué syndical.

De courtes dictées tous les jours, c’est ça la solution ?

Olivier Flipo : Cette solution n'a rien de révolutionnaire. Ça fait bien longtemps qu'on le fait et dans tous les niveaux. On est dans de la communication politique. Je peux vous donner des exemples très précis : dans mon école, tous les enseignants du CP au CM2, pratiquent la dictée au quotidien systématiquement. Cela va commencer au CP par des dictées de syllabes, d'accords. Pour les enfants qui arrivent plutôt en fin de cycle, en CM2 par exemple, ça va être des phrases, voire des petits textes complets, et c'est quotidien. Il n'y a absolument rien de nouveau.

Les enfants sont complètement habitués à ces dispositifs et ne les craignent pas. Ça permet de valoriser leurs progrès. Comme quoi les ministres se suivent et se ressemblent complètement.

Olivier Flipo

à franceinfo

Ils annoncent des choses sans même avoir vérifié sur le terrain, volontairement ou involontairement, ce qui se faisait.

Concernant la lecture, le ministère de l'Éducation ajoute une directive aux enseignants : faire lire au moins deux textes longs, d'au moins 1 000 mots chacun, toutes les semaines. Qu'en pensez-vous ?

La lecture est aussi une pratique quotidienne, nous sommes aussi amenés à faire des exercices de fluence, c'est-à-dire combien de mots à la minute sont édictés par les enfants. Il y a des œuvres qui sont proposées par l'Éducation nationale que nous saisissons et que nous utilisons. Encore une fois, c'est quelque chose qui se fait.

Ce qui est compliqué –et je pense qu'il faut chercher les raisons de ces difficultés – c'est que de plus en plus, dans les écoles, on nous demande de faire des choses en plus, mais pas en moins. Donc, à un moment on s'éparpille.

Olivier Flipo

à franceinfo

Il y a beaucoup de commandes institutionnelles, beaucoup de commandes ministérielles. Par exemple, on nous a beaucoup parlé de ce qu'on appelle l'APQ, l'activité physique quotidienne, à raison d’une demi-heure par jour, hors éducation physique. Mais à la place de quoi ? Le temps, lui, ne s'allonge pas.

Que faut-il faire ?

D'abord, que les programmes soient remis à leur strict niveau comme avant, c’est-à-dire qu'on arrête de rajouter sur ce qui a déjà été rajouté. Ensuite, qu'on laisse réellement le temps de faire des maths, du français, d'apprendre l'orthographe, etc. qu'on donne des moyens à l'école pour créer des petits groupes d’enfants qui ont des difficultés communes. Et surtout qu'on fasse confiance aux équipes et qu'on arrête, comme le fait Pap Ndiaye, de travailler sur quelque chose qui est une politique de la communication, quelque chose de très directif et finalement quelque chose d'absolument pas révolutionnaire. La dictée, on la fait déjà tous les jours, ça existe à tout niveau.

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