Peu valorisés, moins formés… Le rapport sur les enseignants français en trois chiffres
Selon une enquête de l'OCDE, les professeurs de collège souffrent d'un manque de reconnaissance, de formation et ne travaillent pas suffisamment en équipe.
"Les enseignants français sont un peu livrés à eux-mêmes." C'est le constat dressé mercredi 25 juin par Eric Charbonnier, expert de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), pour résumer les conclusions de la dernière étude internationale sur l'enseignement et l'apprentissage (Talis).
Pour cette enquête, à laquelle la France a participé pour la première fois, l'OCDE a interrogé plus de 100 000 enseignants et chefs d'établissement du premier cycle de l'enseignement secondaire (élèves âgés de 11 à 16 ans) de 34 pays, dont un échantillon représentatif de 3 002 Français exerçant dans 204 collèges.
Francetv info revient sur les trois chiffres clés de ce rapport.
5% des professeurs pensent que leur profession est "valorisée dans la société"
Si les enseignants se disent majoritairement satisfaits de leur métier (86%), ils sont seulement 5% à penser que leur profession est "valorisée dans la société". En comparaison, en Finlande, aux Pays-Bas, à Singapour ou au Canada, entre 40% et 68% des enseignants estiment que la société valorise leur profession. La moyenne pour les 34 pays de l'étude est de 31%.
80% des enseignants n'observent jamais les cours de leurs collègues
Autre constat du rapport, les professeurs de collège travaillent "rarement ou jamais en équipe". Ils sont huit sur dix à ne jamais observer les cours de leurs collègues pour s'en inspirer, contre moins de cinq sur dix, en moyenne, dans l'ensemble des pays étudiés. Pourtant, une large majorité d'entre eux verraient d'un bon œil un retour sur leur travail.
40% des professeurs se sentent peu préparés sur le plan de la pédagogie et des pratiques en classe
Parmi les enseignants interrogés, les Français "sont ceux qui se sentent le moins préparés sur le plan de la pédagogie ou des pratiques de classe pour la ou les matières qu'ils enseignent". Seuls 60% se disent prêts, contre 90% dans les autres pays de l'enquête.
De fait, l'enquête de l'OCDE révèle que peu d'enseignants français (76% contre 88% en moyenne) suivent des formations continues, faute de temps ou d'incitation. Conséquence, seulement un tiers des profs varient les exercices en fonction du niveau des élèves dans une classe, par exemple pour ceux qui ont des difficultés.
Si le gouvernement a remis sur pied la formation initiale des enseignants avec les Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation, des progrès sont encore réclamés par les syndicats sur la formation continue. Or, selon Eric Charbonnier, les pays considérés comme performants d'après la dernière enquête Pisa de l'OCDE "ont tous mis la formation des enseignants au cœur de leur réforme".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.