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Peillon laisse la question du zonage des vacances d'été en suspens

Pas complètement abandonnée, mais certainement pas prioritaire : le ministre de l'Education nationale ne veut pas introduire la question du zonage des vacances d'été dans le débat pour l'instant, sans qu'elle soit pour autant "taboue". Il s'exprimait après la remise, mardi, du rapport sur la refondation de l'école. A ce jour, 64 ans après son existence, la question du zonage des vacances en général ne fait toujours pas consensus.
Article rédigé par Ludovic Pauchant
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Marlene Awaad Maxppp)

Deux
zones en 1964, une zone unique en 1970, trois zones en 1971, une zone par
académie en 1980
. D'abord envisagé pour favoriser les activités touristiques,
en particulier celles liées aux sports d'hiver, et pour optimiser les flux
routiers lors des migrations estivales, le serpent de mer du zonage glisse
depuis cinquante ans dans les bonnes intentions des gouvernements qui se succèdent.
Sans qu'aucun d'eux ne parvienne à un optimum qui satisferait les parties au
débat. D'où la volonté réaffirmée vendredi matin de Vincent Peillon sur RTL de ne pas toucher "pour l'instant" aux vacances d'été. Le ministre de l'Education précisant toutefois que cette question "ne devra pas être taboue".

Intérêt
de l'enfant vs intérêts économiques

En
premier lieu, les enfants, pour qui le rapport de Xavier Breton et Yves Durand
sur les rythmes scolaires livré il y a deux ans à l'attention des députés
préconise une alternance entre sept semaines de classe et deux semaines de
vacances. C'est ce que préconisent chronobiologistes et spécialistes de l'enfance :
cela supposerait de rallonger les vacances d'automne, et raccourcir celles d'été
de deux ou trois semaines. Mais aussi, d'envisager la suppression du zonage de
certaines petites vacances, ou, à défaut, de "zoner" toutes les vacances.

Le
problème des vacances d'hiver

C'est là qu'un deuxième
protagoniste, les représentants de l'industrie touristique, entend avoir voix
au chapitre
. Ce dernier tient à conserver, l'été venu, une amplitude
suffisamment importante pour pouvoir travailler. D'où l'idée d'un redécoupage en deux zones des vacances d'été pour compenser les
effets sur l'industrie touristique.

Sur
les petites vacances, les rigidités des professionnels du tourisme persistent :
ces derniers profitent de l'afflux de touristes sur les quatre semaines de
vacances en février-mars pour assurer l'essentiel de leur chiffre d'affaire de la
haute-saison.

Certains rétorquent déjà
que seuls 8% des Français partent aux sports d'hiver, et que l'intérêt de l'enfant
doit primer les intérêts économiques... C'est notamment l'avis de la Fédération des conseils de parents d'élèves,
pourtant disposée à négocier sereinement avec l'industrie touristique pour
trouver un compromis équitable.

Questions en suspens

Casse-tête. D'autant plus que si tous sont contre un zonage
à Noël, les enseignants et certains parents, eux, voient d'un œil méfiant un
zonage des vacances l'été, qui soulève plusieurs questions : comment
régler le problème de la date du bac ? De celui du brevet des collèges ?
Comment concilier les départs en vacances sur une période contraintes, alors
que de nombreux salariés prennent moins de deux semaines de vacances et que l'activité
économique ne s'interrompt pas à la mi-juin ?

Ces questions ne devraient pas
trouver de réponse immédiatement : le rapport remis mardi sur la refondation de l'école élude la question, et Vincent Peillon choisit aujourd'hui de
ne pas en faire une priorité, convaincu que d'autres chantiers, "l'échec
scolaire, le décrochage", urgent.

Du reste, dans le contexte d'une crise
économique, braquer le secteur du tourisme et ses 300.000 emplois
représenterait un coût démesuré en termes d'image pour le gouvernement.

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