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Parcoursup : que sont devenus les "Oui si", ces élèves admis à la fac qui devaient suivre des cours de soutien ?

C'était l'une des grandes nouveautés avec la plateforme Parcoursup : la possibilité pour des étudiants d'intégrer la faculté même s'ils n'ont pas tout à fait le niveau. En contrepartie, ils suivent quelques heures de soutien chaque semaine.

Article rédigé par Alexis Morel, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'université de Cergy Pontoise (Val-d'Oise).
 (ALEXIS MOREL / RADIO FRANCE)

Pour les étudiants, les vacances touchent à leur fin. Plusieurs universités ont déjà fait leur rentrée et les élèves ont repris le chemin des amphithéâtres. Mais pour certains, l'emploi du temps va être un peu plus chargé. Ils vont devoir assister à plusieurs heures de cours de rattrapage chaque semaine.

C'est le dispositif "oui, si", une des mesures phares apparues avec la plate-forme Parcoursup, qui attribue les formations aux étudiants. Ces étudiants ont été acceptés en première année de licence, mais n'ont pas tout à fait le niveau requis. Objectif affiché du dispositif : lutter contre l'échec des jeunes les plus fragiles en fin de première année.

Des dictées, de la grammaire et de la conjugaison

L'an passé, Valentin a bénéficié de ces cours de rattrapages. Il était alors en première année à la faculté de lettres modernes de Cergy-Pontoise. Au programme pour lui, comme pour tous les autres, sept heures hebdomadaires de remise à niveau : "On revoyait la grammaire, on apprenait à conjuguer des verbes, des fois on faisait des dictées pour éviter les fautes, être plus performants à l'écrit."

Valentin, 20 ans, un des premiers étudiants à bénéficier du dispositif "oui si" à la fac de lettres de Cergy Pontoise. Il a réussi à passer en deuxième année. (ALEXIS MOREL / RADIO FRANCE)

Il faut dire que le jeune homme n'avait pas vraiment pas le profil pour les lettres modernes. Un peu perdu, un baccalauréat technologique en poche, cette orientation représentait un énorme défi pour lui. Il a pourtant réussi ses examens et entre donc en deuxième année de licence : "C'est de la fierté ! Quand ta mère te regarde avec un grand sourire béat, on se sent fier, j'ai réussi à valider quelque chose. Je suis quelqu'un, je me suis prouvé que je pouvais réussir."

J'ai pris confiance, maintenant je doute moins sur mon écriture.

Valentin, étudiant en Lettres modernes à Cergy-Pontoise

Et pour lui ça ne fait aucun doute, le dispositif "oui si" l'a aidé : "La professeure qui était avec nous durant ces heures de soutien nous faisait beaucoup participer. J'ai ressenti une envie d'être tiré vers le haut, ça motive. Au début de l'année je n'étais pas du tout en confiance, je me demandais un peu ce que je faisais là, et à force de pratiquer le français, j'ai pris confiance. Maintenant je doute moins sur mon écriture."

Un pari donc réussi pour Valentin, mais un bilan bien plus mitigé si on s'intéresse à l'ensemble des étudiants inscrits à ces cours de rattrapages à la faculté de lettres de Cergy-Pontoise. Hélène Manuelian en est la directrice adjointe : "Sur les 24 étudiants qui étaient en 'oui, si', un tiers est passé en L2, un tiers a échoué, et un tiers ne s'est pas présenté aux examens. Avec ce dispositif, on ne fait pas passer plus d'étudiants en deuxième année. On arrive à en faire passer certains mais je ne crois pas que ce soit significatif."

Un dispositif renouvelé et amplifié cette année

Mais le passage en deuxième année, finalement, ce n'est peut-être pas le plus important : "Même si les étudiants n'ont pas tout validé, ils ont acquis des capacités d'argumentation, d'expression. Il y a aussi un peu d'estime de soi qui revient. Un étudiant en difficulté qui redouble mais qui a fait des progrès, c'est une petite victoire. On n'a pas la prétention de pallier les défaillances du système scolaire."

Hélène Manuelian, directrice adjointe de la filière lettres/sciences humaines de l'université de Cergy-Pontoise (ALEXIS MOREL / RADIO FRANCE)

Forte de ces petites victoires, Hélène Manuelian va poursuivre le dispositif cette année. À la faculté de Lettres de Cergy-Pontoise, il va s'amplifier en passant à cinquante étudiants. Reste la question des moyens. Vont-ils suivre ? C'est la grande crainte de l'enseignante.

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