Parcoursup : "Pas de réponse tout de suite" pour les 29 000 recalés des filières sélectives
Un couac sur le chemin de parcoursup apparaît pour les lycéens qui n'ont essuyé que des refus, en filières sélectives. Les commissions dans les rectorats chargées de les aiguiller ne sont pas en mesure de leur donner rapidement une réponse.
Des commissions rectorales inédites ont été mises en place dans chaque académie, afin de répondre aux lycéens de Parcoursup qui avaient candidaté uniquement dans des filières sélectives -ils en avaient le droit cette année - et qui ont été refusés partout. Ces 29 000 élèves vont devoir être très patients.
La "prise en charge" n'est pas immédiate
Mauvaise surprise pour Charly. Cet élève de terminale a été refusé dans les cinq formations en art auxquelles il avait candidaté, uniquement des formations sélectives, comme les BTS, les prépas, les DUT. Les licences générales étant, elles, classées comme non-sélectives. Le lycéen n'avait pas prévu de plan B.
J'ai pris le risque parce que je ne voulais pas finir dans une université à faire des études comme histoire de l'art. Je veux faire de la mode, du design.
Charly, lycéen de terminaleà franceinfo
Quelque 29 000 autres élèves sont dans le même cas. Pour sa part, Charly a saisi la commission rectorale de son académie, qui doit pouvoir lui trouver une solution rapidement. C'est du moins ce qu'annonce le gouvernement depuis des semaines. Le ministre de l'Education l'a répété en début de semaine. "Nous avons organisé des commissions rectorales qui travaillent pour leur faire de nouvelles propositions", avait-t-il expliqué. Quelques jours auparavant, la ministre de l'Enseignement supérieur, l'avait aussi promis. "Pour les lycéens qui auront des non partout puisqu'ils n'auront demandé que des filières sélectives, les recteurs les prendront en charge immédiatement", avait-elle indiqué.
Sur le terrain, un autre son de cloche
Certes, les commissions sont déjà constituées, mais Daniel Filâtre, recteur à la tête de la commission de l'académie de Versailles, tempère. "La situation de ces élèves ne sera pour autant pas réglée rapidement. On ne peut pas avoir de réponse tout de suite, prévient-t-il. Aujourd'hui, il y a peu de places à offrir." Daniel Filâtre explique que les places se libèrent au fur et à mesure que les candidats sur Parcoursup ont des réponses et au fil des confirmations de leur choix. "Nous aurons progressivement toutes les places vacantes qui vont se libérer au fur et à mesure", assure-t-il, prévenant que "ce travail à mener va durer plusieurs mois".
Ce délai est confirmé par Dominique Di Pietro, responsable de l'orientation au rectorat de Versailles. Tant que le processus d'attribution des places pour tous les autres élèves n'est pas terminé, il est hors de question pour un lycéen refusé partout, de griller la file d'attente.
Il y a quand même des gens qui sont en attente. On va les passer avant. C'est pour cela que les réponses ne sont pas tout de suite. C'est de la dentelle. C'est très minutieux et très individualisé.
Dominique Di Pietro, chargée de l'orientation au rectorat de Versaillesà franceinfo
Les commissions vont ainsi attendre la fin de la phase principale de Parcoursup, fin juin-début juillet, et faire avec les places qu'il restera au bout du compte. Cette gymnastique en essayant dans le même temps de coller le plus possible aux souhaits des élèves recalés. La mission s'annonce compliquée.
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