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Parcoursup : "Ce n'est pas l'orientation des parents, mais de l'élève", soulève un proviseur

Gwenaël Surel affirme que les élèves sont stressés du fait de la "pression" exercée par l’Éducation nationale, la famille et la société.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une élève de Terminale face à des choix à faire sur la plateforme Parcoursup (illustration). (MARIE-CORALIE FOURNIER / RADIO FRANCE)

Gwenaël Surel, secrétaire général adjoint du Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale (SNPDEN) et proviseur d’un lycée à Nantes, a pointé jeudi 20 janvier sur franceinfo "la pression" subie par les élèves de terminale qui peuvent désormais formuler leurs vœux d'études supérieures sur la plateforme Parcoursup. Selon lui, ils subissent une "pression systémique de l’Éducation nationale", "sociale" et "familiale" dans un contexte de crise sanitaire liée au Covid-19. Il faut donc dédramatiser, selon lui, mais rappeler aussi à la famille que "ce n'est pas l'orientation des parents, mais c'est l'orientation de l'élève", a insisté Gwenaël Surel.

>> "Restez sereins" : les conseils du chef du projet Parcoursup pour les lycéens

franceinfo : Parcoursup est un moment de stress pour les élèves ?

Gwenaël Surel : Il faut être clair, il y a un stress chez nos élèves. Mais il y a aussi une meilleure connaissance de la plateforme Parcoursup. Parfois, cela peut avoir l'effet inverse. Plus on connaît les conditions d'admission, plus cela peut générer du stress pour nos jeunes. C’est vraiment très important de prendre en considération qu'il y a une forme de pression systémique de l’Éducation nationale, à laquelle les proviseurs participent. Et une pression contextuelle actuellement avec le Covid-19. Il y a la pression sociale aussi. Et puis, clairement, il y a aussi une pression familiale qui fait que parfois, on retrouve des jeunes qui sont mal et peut-être encore plus depuis trois ans.

Les élèves deviennent très préoccupés par leur classement ?

Il y a un regard, peut-être, d'appropriation des savoirs qui n'est plus le même, c'est-à-dire qu'on est peut-être plus chez les jeunes sur un regard d'obtention de la meilleure place dans la classe et non pas d'apprendre pour apprendre. Et cela pose quand même des soucis sur le fond, où en fait, on fabriquerait des jeunes à simplement se positionner sur un classement dans une classe et non pas un domaine d'apprentissage réflexif pour une meilleure adéquation dans le supérieur.

Observez-vous des troubles psychologiques chez les élèves ?

C’est une réalité.

"On a de plus en plus d'élèves qui sont suivis psychologiquement, voire avec des médicaments."

Gwenaël Surel, proviseur et secrétaire général adjoint du SNPDEN

à franceinfo

Il faut vraiment dédramatiser, rassurer et rappeler que ce n'est pas l'orientation des parents, mais c'est l'orientation de l'élève. Et parfois, il y a peut-être, involontairement et inconsciemment, confusion. Le rôle de parents est très compliqué, il n'y a aucune critique de notre part. Il faut être attentif que ce soit le choix de l'élève. Parfois, on peut se retrouver sur des choix un peu contraints et voulus par d'autres, et c'est assez compliqué. Et malheureusement, nous y participons aussi au niveau du système éducatif.

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