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Parcoursup : "C'est un moment de stress tous les matins", racontent des élèves sur liste d'attente

Depuis la publication des résultats, le 27 mai, des centaines d'adolescents toujours sur liste d'attente sur la plateforme de vœux Parcoursup se réveillent avec la boule au ventre.

Article rédigé par Marianne Chenou
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Une élève consulte le site de Parcoursup pour accéder à l'enseignement supérieur à Roncq (Nord), le 1er juin 2021. (MAXPPP)

"Tous les matins, quand je me lève, je vais sur le site. Ça rythme ma journée." Lilou a 18 ans et, comme des centaines d'adolescents, elle est encore en liste d'attente sur Parcoursup. Lycéenne à Saint-Dié-des-Vosges (Vosges), elle n'a toujours pas reçu de réponse positive pour entrer dans l'une des quinze écoles d'infimières auxquelles elle a postulé. "Je crois que j'ai demandé tous les établissements qui existent dans le Grand Est."

Chaque matin, après mise à jour des classements Parcoursup, Lilou compte scrupuleusement le nombre de places qu'elle a gagnées depuis la veille. "C'est un moment de stress tous les matins. En deux semaines, je suis passée de 1 000e à 450e pour l'école de Saint-Dié-des-Vosges", tente-t-elle de se réjouir, tant bien que mal. Dans un autre établissement, elle a bondi de la 1 500e à la 700e place depuis le 27 mai, jour de la publication des résultats. Encore trop peu. Un stress pour elle et pour ses parents, car plus les jours passent, plus ses chances d'être acceptée quelque part s'amenuisent.

"On se sent très déçu quand on voit que ça n'avance pas ou peu", regrette Candice, scolarisée à Saint-Priest, près de Lyon. En réorientation, Ryad, qui sort d'une première année de licence en physique, ne voit plus son dossier remonter : "Actuellement, j'ai l'impression de ne gagner aucune place. C'est assez anxiogène."

Un sentiment d'injustice

"Ce que je ne comprends pas, pointe Lilou, c'est qu'une autre élève de ma classe, qui a 9 de moyenne, a été prise." La jeune fille affiche 12 de moyenne générale, spécialités SVT et maths, mais les portes des écoles restent fermées pour le moment. "On ne comprend pas comment les critères marchent. Peut-être que les lettres de motivation doivent contenir des mots-clés… On ne sait pas, on essaie de chercher des solutions, de comprendre."

Même problème pour Thomas*, qui fréquente un établissement de la banlieue lyonnaise. Candidat dans plusieurs prépas, il a le sentiment que son choix d'options l'a pénalisé : "Je suis en spécialités maths et sciences de l'ingénieur. Un de mes amis a les mêmes options que moi, mais il avait physique en première et moi, numérique et sciences de l'informatique. Nous avons des moyennes similaires et il a été pris alors que je suis sur liste d'attente." Victoria, qui espère une place au sein d'un BTS commerce international, ressent un sentiment d'injustice : "J'ai l'impression que ceux qui ont une bonne moyenne ont moins de chances d'être pris", déplore la lycéenne mosellane.

Et lorsqu'on repart pour un tour après une première année d'études supérieures, Parcoursup réserve aussi son lot de surprises. Maxime, élève dans une prépa littéraire bordelaise, souhaite se réorienter en institut d'études politiques (IEP). Il a postulé dans sept établissements, mais là encore, c'est liste d'attente à tous les étages. Au vu de sa progression quotidienne, il espère rapidement accéder à la liste principale à Toulouse. "Mais à partir du moment où je suis pris à Toulouse, j'ai trois jours pour donner une réponse, sinon ma place est donnée à quelqu'un d'autre." Alors que c'est Sciences Po Lille qui fait envie à Maxime, il regrette de devoir jouer "quitte ou double" : "Si je refuse Toulouse, je n'ai aucune garantie d'être pris à Lille par la suite. Mais si j'accepte Toulouse, tous mes autres vœux sont annulés et je perds mes chances d'aller à Lille."

L'espoir et le stress d'une réponse tardive

Tout de même acceptée en fac de psychologie, Lilou souhaite ardemment entrer en école d'infirmières. Mais elle s'inquiète de la réponse tardive qu'elle pourrait avoir. "Si je suis prise à Nancy, je sais que c'est une ville avec beaucoup d'étudiants, donc je me dis que je vais devoir chercher un appartement plus tard que les autres, mais je ne sais pas encore et ça rajoute du stress", commente-t-elle.

Chaque jour, elle angoisse un peu plus face à l'échéance qui approche : "J'ai peur de ne pas avoir une formation qui me convient et de perdre une année. Il reste encore cinq semaines pour que ça se débloque, mais si mi-juin rien n'a changé, je vais commencer à vraiment m'inquiéter."

"C'est sûr que je ne suis pas serein", reconnaît Maxime. Il critique notamment l'absence de transparence de la plateforme, puisqu'il est impossible de savoir combien de places restent à pourvoir en temps réel dans chaque formation. Candice le rejoint : "On ne sait pas si on a vraiment une chance ou pas. C'est un peu dur d'y croire, sans se faire de faux espoirs."

* Le prénom a été modifié.

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