À la terrasse de la cafétéria du campus de l'université d'Aix-Marseille, les déçus de Parcoursup sont nombreux. Éliza, par exemple, espérait une classe prépa après le bac. Elle a dû se rabattre sur la fac de lettres malgré un très bon dossier. "Au départ on m’a dit tu seras acceptée, il n’y a pas de soucis et finalement, non. C’était un peu la déception, de l’incompréhension et surtout pas de suivi de la part du lycée ou des professeurs", raconte-t-elle. Depuis sa mise en service en 2018, la plateforme d'admission aux études supérieures est une source de stress. Chaque année, beaucoup de candidats sont déçus et frustrés par les résultats.>> Retrouvez les résultats du bac 2023 dès le 4 juilletSi Éliza aujourd'hui se plaît dans son cursus et ne compte pas se réorienter, dans son entourage, c'est parfois compliqué : "J’ai des amis qui étaient dans d’autres filières et qui ont dû prendre des BTS qui ne les intéressaient pas parce qu’ils n’avaient pas eu ce qu’ils voulaient. Donc ils empruntent des voies par défaut, finissent leur cursus mais ne se retrouvent pas avec un emploi, une formation qui les intéresse." Une formation par défaut, c'est ce qu'a failli connaître Adrien, qui a bataillé pour changer de cursus. "Il faut comprendre que ça déçoit beaucoup et que derrière, on a de mauvais résultats parce qu’on n’est pas motivé pour finir un diplôme".L'opacité des affectations reste le point noirShaima, elle, a dû patienter plusieurs semaines sur liste d'attente. Comme beaucoup d'autres, elle dénonce l'opacité de la plateforme d'orientation. "Ceux qui doivent choisir les dossiers, je ne sais pas trop comment ça marche, c’est un peu le flou pour tous les élèves. Je travaille aussi à côté, au CDI d’un lycée, et souvent les élèves viennent me poser des questions. Et je réponds : franchement, personne ne sait. On ne connaît pas les coulisses."Une opacité et des incertitudes dénoncées par des syndicats lycéens et étudiants qui réclament toujours la suppression de Parcoursup. "On ne gère pas une université à coups d’algorithmes !, s’insurge Bilal Chorfi, secrétaire général de l'union étudiante Aix-Marseille. Il n’y a plus de logique.""On est rentré dans un truc où c’est vraiment l’algorithme qui décide."Bilal Chorfi, secrétaire général de l'union étudiante Aix-Marseilleà franceinfo"Alors qu’on prend un cas individuel et on se retrouve avec un dossier en béton, avec quelqu’un qui a vraiment travaillé pour atteindre cet objectif de vie et qui devrait être accompagné dans ce projet-là, sachant qu’il a déjà les bases, pointe Bilal Chorfi. Du coup, c’est complètement contraire à tout ce que revendique l’université à la base". Les syndicats étudiants se tiennent prêts dans les prochains jours à porter assistance aux candidats en détresse.