"Les équipes sont vraiment épuisées" : la première année de la plateforme "Mon Master" ne se fait pas sans couacs
Les étudiants ont jusqu'au vendredi 21 juillet pour recevoir des réponses sur la nouvelle plateforme "Mon Master", dont c'est la première année d'utilisation. Sur ce site, quelque 3 500 cursus de master sont proposés, objectif : permettre de réaliser toutes ses candidatures à un seul endroit, avec le même calendrier, un peu à l'image de Parcoursup.
Mais la plateforme a connu de nombreux couacs du côté des étudiants, et de nombreuses formations ne font pas le plein. Certaines universités ont donc décidé d'organiser un deuxième tour de manière indépendante, en contournant la plateforme du ministère de l'Enseignement supérieur.
145 000 candidats ont eu au moins une proposition
Principale limite constatée de "Mon Master" : la forte volatilité des demandes. Les étudiants pouvaient faire jusqu'à quinze vœux, non-hiérarchisés. Certains ont donc été acceptés à plusieurs endroits et ont dû se désister. Même avec une liste d'attente de plusieurs centaines de personnes, il reste donc des places dans certaines formations.
C'est ce que confirme Samuel Sanchez, le vice-doyen à la faculté de droit de Nantes. Il reste des places dans sept masters sur trente : "Pour prendre un exemple concret, une de nos formations a reçu 400 candidatures. 300 ont été classées et l'objectif, c'était de remplir environ 25 places. Certains se sont désistés et on s'est retrouvés à appeler tous les étudiants qui étaient sur liste d'attente. Malgré cela, il nous restait quelques places ouvertes".
Selon le ministère de l'Enseignement supérieur, plus de 145 000 candidats ont eu au moins une proposition d'admission et 27 000 sont encore en attente. Une phase complémentaire est donc organisée par plusieurs facultés, mais de manière indépendante, en dehors de la plateforme mon master. Une sorte de retour en arrière donc : "L'inconvénient, c'est que ces deuxièmes phases sont préparées un peu en urgence au sein de chaque université. Les calendriers ne coïncident pas tout à fait, les instruments numériques utilisés ne sont pas les mêmes. Cela ajoute un peu de complexité et de stress pour les étudiants".
Une vraie phase complémentaire l'année prochaine ?
Certains acteurs du monde universitaire trouvent un intérêt à "Mon Master", mais les attentes en matière d'améliorations sont fortes, assure Marie-Karine Lhommé, la vice-présidente de l’université Lumière-Lyon-II : "Je dirais que ça ira mieux l'année prochaine. Cette année, il y a eu beaucoup d'improvisation de part et d'autres. Nous avons été formés aux différentes étapes de la plateforme au fur et à mesure. Les dossiers à remplir pour les étudiants étaient longs et répétitifs. Les équipes sont vraiment épuisées par la gestion de "Mon Master". Cette année, c'était compliqué et surtout dans l'urgence".
Face à ces retours, le ministère de l'Enseignement supérieur promet des améliorations et notamment la création d'une vraie phase complémentaire, au sein du dispositif "Mon Master".
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