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"J'ai peur de me retrouver sans rien" : le stress des lycéens sans affectation sur Parcoursup

Mardi, 149 690 lycéens n'avaient pas encore reçu de proposition d'affectation ou étaient sur liste d'attente. Trois d'entre eux nous ont confié leur inquiétude.

Article rédigé par Carole Bélingard
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Une élève regarde le site de Parcoursup, à Lille (Nord), le 22 mai 2018. (DENIS CHARLET / AFP)

Ils sont encore des milliers à se connecter anxieusement chaque jour sur la plateforme Parcoursup. "Si je n'ai rien, je ne sais pas ce que je vais faire à la rentrée", confie Sarah. La jeune fille de 19 ans fait partie des 149 690 lycéens qui n'ont pas encore reçu de propositions d'affectation ou sont sur liste d'attente, selon les chiffres mis en ligne mardi 3 juillet par le ministère de l'Éducation nationale.

Néanmoins, 662 360 élèves ont reçu au moins une proposition, selon ce tableau de bord mis à jour quotidiennement. La plateforme Parcoursup a été mise en place en janvier 2018 pour recueillir et gérer les vœux d'affectation des futurs étudiants de l'enseignement supérieur public, en remplacement d'APB. Mais, à deux jours des résultats du baccalauréat, le stress est à son comble pour de nombreux élèves.

"Un cursus qui ne me plaît pas"

Ainsi, Joséphine fait partie des lycéens toujours sur liste d'attente pour des licences cinéma et audiovisuel, qu'elle désire particulièrement intégrer. La jeune femme de 18 ans a été acceptée en licence d'anglais, mais cette option reste "un plan B". "J'ai peur de ne pas avoir ce que je veux et d'avoir bossé dur mon bac pour finalement me retrouver dans un cursus qui ne me plaît pas", s'inquiète-t-elle.

Sarah en a déjà fait l'amère expérience cette année. Faute d'avoir eu une place dans le cursus de son choix, en BTS technico-commercial, l'étudiante s'est retrouvée en DUT génie électrique et informatique industrielle. "J'ai vraiment essayé d'aller jusqu'au bout, mais je ne peux pas me forcer à faire quelque chose que je n'aime pas du tout", poursuit Sarah.

Cette année, elle retente donc sa chance via Parcoursup. Sans succès pour le moment, malgré plusieurs vœux. Sa meilleure chance est un BTS à Paris. "Je suis 13e sur liste d'attente et là, je ne bouge presque plus. C'est tendu parce qu'il n'y a que 13 places dans le cursus, précise-t-elle. Cette année, le système est très sélectif. Je suis une élève moyenne. J'ai peur de me retrouver sans rien."

"Mal préparés"

Océane aussi est toujours dans l'expectative. La jeune fille de 17 ans souhaite être professeure des écoles pour les élèves en situation de handicap. Elle a donc postulé pour des licences en sciences de l'éducation à Lyon, mais est toujours 76e sur la liste d'attente.

J'étais déjà stressée pour le bac, mais là je suis dans tous mes états.

Océane

à franceinfo

Elle vient d'apprendre qu'elle était admise à Grenoble, mais elle hésite à accepter. "J'habite Bourgoin-Jallieu (Isère). Contrairement à Lyon, pour aller à Grenoble, c'est très mal desservi, décrit-elle. Cela veut donc dire qu'il faut que je prenne un appartement et, financièrement ça va être très compliqué pour moi. Il faut que je trouve l'argent d'ici la rentrée." Elle vit d'autant moins bien la situation que, confiants, professeurs et conseillers orientation lui avaient conseillé de ne postuler qu'à Lyon. "Ils en savaient encore moins que nous sur le fonctionnement de Parcoursup. Ils étaient vraiment mal préparés", souffle Océane.

La lycéenne attend maintenant patiemment les résultats du bac, vendredi : "J'espère qu'après, les listes d'attente vont bouger." Un vœu partagé par Joséphine. "Je continue d'avancer sur les listes d'attente, même si c'est très lent, donc j'essaye de garder espoir", assure-t-elle. Pour la rentrée, Sarah compte sur des désistements jusqu'à la dernière minute. Mais elle a déjà trouvé un emploi à temps partiel au cas où. La procédure Parcoursup prendra fin début septembre.

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