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Inégalités, "fabrique à élite, "transparence" : Parcoursup suscite toujours un certain nombre de critiques

Les premières réponses aux vœux des lycéens inscrits sur Parcoursup ont été dévoilées jeudi soir. Un moment vécu comme une source de stress et de frustration par certains candidats depuis sa mise en place en 2018.
Article rédigé par franceinfo - Armël Balogog
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Phase d'admission de Parcoursup 2023 (Capture écran de la page d'Accueil de Parcoursup)

Fin du suspense pour 917.000 lycéens (et étudiants en réorientation) au moment de recevoir les premières réponses à leurs vœux, le jeudi 1er juin. Admis, placés sur liste d'attente ou refusés, une majeure partie des demandeurs nourrissent stress et frustration à l'égard d'un dispositif particulièrement décrié. Certaines critiques mettent d'ailleurs l'accent sur le fonctionnement de Parcoursup et d'autres sur l'esprit même de cette plateforme.

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L'opacité du fonctionnement de Parcoursup est souvent dénoncée. La Cour des comptes elle-même l'avait relevé dans un rapport en 2020. Elle suggérait de rendre public ce qu'on appelle les "algorithmes locaux", c'est-à-dire les critères de sélection de chaque filière.

Pour schématiser, les formations classent les candidats à l'aide d'un logiciel, ou tout simplement dans un tableau Excel en fonction de leurs notes. Et chacune applique ses propres critères. Ceux qui sont sélectionnés sont ceux qui correspondent à ces critères. Ceux qui y correspondent le plus sont pris, les moins bons sont écartés, et ceux du milieu sont départagés par la commission d'examen des vœux de chaque cursus. Sauf que l'on ne sait pas quels critères précis, les formations regardent. Est-ce que le projet du candidat compte vraiment ? Ou simplement ses notes ? Est-ce que le niveau du lycée d'origine est pris en compte ?

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Le sociologue Romain Delès estime que la plateforme crée une "égalité de façade", où les élèves ne seraient choisis que grâce à leurs résultats scolaires. Sauf que, selon le chercheur, c'est oublier que les élèves favorisés ont plus de chances d'avoir des bonnes notes. Plusieurs syndicats font la même critique, dont Sud Éducation qui dénonce un tri social. Plus globalement, c'est la sélection permanente qui est visée, même dans les études dites non-sélectives comme l'université. Dans un communiqué publié jeudi 1er juin, l'Unef dénonce une vision "libérale" imposant une compétition entre les élèves, une "fabrique à élite".

Le ministère de l'Enseignement supérieur a revu sa copie cette année pour créer davantage de "transparence" sur la plateforme. Une nouvelle rubrique est apparue pour comprendre un peu mieux les critères d'analyse des candidatures dans chaque formation. Les chefs de projet de Parcoursup tiennent aussi à rappeler que ce n'est pas la plateforme qui a créé la sélection, car elle existait déjà avant et que ce système a permis de remédier à l'ancien système par tirage au sort, dans les universités.

Ils rappellent aussi que depuis la création de cette plateforme, la quantité d'étudiants boursiers a augmenté. Pour eux, il n'y a donc pas de discrimination sociale. La plateforme permet aussi de garantir des places en BTS pour les bacheliers titulaires d'un bac pro, qui ont beaucoup moins de chances d'être pris à la fac.

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