L'université de Tours refuse d'appliquer la hausse des frais d'inscription pour les étudiants hors UE à la rentrée prochaine
Philippe Vendrix, le président de l'université de Tours, a annoncé qu'il ne mettrait pas en place la décision du gouvernement de faire payer plus cher les étudiants étrangers qui viennent en dehors de l'Union européenne.
L'université de Tours s'élève elle aussi contre la hausse des frais d'inscription pour les étudiants étrangers. Son président, Philippe Vendrix, annonce jeudi 24 janvier qu'il n'appliquera pas cette mesure, rapporte France Bleu Touraine. Le gouvernement a annoncé en novembre qu'il va augmenter à la rentrée prochaine les frais d'inscription pour les étudiants étrangers qui ne viennent pas de pays membres de l'Union européenne.
Délai trop court, selon l'université
Philippe Vendrix, qui avait déjà signé un appel à refuser ces hausses en novembre dernier, estime qu'il a été pris de court, et que le conseil d'administration de l'université de Tours ne se réunira pas avant plusieurs semaines. "Il est donc impossible d'examiner sereinement cette mesure", affirme-t-il, assurant qu'il veut retrouver de la sérénité dans ce débat. Selon lui, il n'est "pas question de remettre en cause l'autonomie des universités". Il estime que "le ministère veut imposer un décret en passant en force, et que l'université souhaitait au préalable examiner et dialoguer sans contraintes, ni diktat."
En décembre, la conférence des présidents d'université (CPU) avait aussi demandé au gouvernement de suspendre la mesure et de lancer une "concertation". Philippe Vendrix, qui n'est pas opposé à une discussion, juge que "ces tarifs différenciés sont compliqués à mettre en place en raison de problèmes techniques." Il estime "qu'il est très difficile de connaître aussi la situation financière exacte des étudiants et que le signal envoyé à la communauté internationale est très mauvais."
À partir de la rentrée 2019, ces étudiants étrangers devront s'acquitter d'une somme de 2 770 euros en licence et 3 770 euros en master et doctorat, contre quelques centaines d'euros pour les jeunes Européens. Avant Tours, au moins neuf universités (Rennes-2, Lyon-2, Toulouse Jean-Jaurès, Nanterre, Angers, Aix-Marseille, Clermont-Auvergne, Rouen-Normandie, Grenoble) - sur un total de 72 - avaient fait savoir qu'elles utiliseraient toutes les possibilités réglementaires existantes pour permettre aux étudiants hors Union européenne de bénéficier du maintien du régime tarifaire actuel.
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