Mission délicate pour l'Éducation nationale : moderniser les mathématiques
La ministère de l'Éducation nationale a décidé de s'attaquer aux mathématiques. La France est plutôt en pointe en termes de recherche dans le domaine, en témoigne la réputation au niveau mondial de Cédric Villani, médaille Fields en 2010. Mais à l'école, l'équation est tout autre : plus d'un élève sur cinq avoue rencontrer des difficultés avec la discipline. Souvent, les maths paraissent abstraits, inutiles, dépassés, en clair très peu modernes.
La ministre Najat Vallaud-Belkacem présente ce jeudi sa "stratégie mathématique" pour, dit-elle, "donner le goût des maths aux élèves ". Rue de Grenelle, on mise sur le numérique pour adapter les programmes de mathématiques à l’époque. Avec l’informatique, l’élève apprendra les maths en faisant du traitement de données, en développant sa pensée logique ou sa perception de l’espace. Dans un monde saturé d’informations chiffrées, les nouveaux programmes proposeront également aux élèves de résoudre des problèmes en lien avec leur quotidien, pour leur permettre de faire face aux situations de la vie courante.
Un effort sur la formation
La compréhension des nombres et le calcul mental tiendront une place centrale. L’évaluation des élèves sera plus positive, indique également le ministère. Le but avoué : rendre les maths plus ludiques, ce qu'essaient déjà de faire certains enseignants, comme le montre ce reportage au collège Debussy, dans le XVe arrondissement de Paris.
Autre point : le combat contre les stéréotypes sexués dans les manuels scolaires de mathématiques. Pour la formation, un effort sera porté sur la formation initiale des futurs professeurs des écoles, mais aussi sur leurs formateurs. Pour rendre les concours attractifs, davantage de postes seront ouverts. Mais à Bac+4 ou Bac+5, les étudiants en maths préfèrent souvent se tourner vers les métiers de l’informatique, dans la finance ou les banques, qui leur garantissent de meilleurs salaires que l’enseignement.
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