Michel Rocard claque la porte de la commission sur les enseignants
C'est un article de presse qui a mis le feu aux poudres. Dans un entretien au Figaro, paru ce matin, Michel Rocard explique que, pour améliorer l'évaluation de la performance des enseignants, ceux-ci pourraient être rémunérés au mérite.
Rien n'est plus faux, s'emporte cet après-midi l'ancien Premier ministre, qui démissionne donc de la commission Pochard sur la revalorisation du métier d'enseignant. Il n'a jamais été question, dans le rapport, de la rémunération au mérite.
Il explique sa décision dans un communiqué :“devant l'exploitation politique mensongère et manipulatrice initiée par Le Figaro, qui est faite du travail de cette commission, et malgré le bon climat qui y a régné, j'ai présenté ma démission pour que les choses soient claires.”
S'il ne faut accorder aucun crédit aux premiers éléments du rapport parus dans la presse aujourd'hui, il ne faut pas non plus en accorder aux réactions des syndicats, très virulentes. Le Snes parle de provocation : “tous les éléments sont réunis pour un conflit majeur avec notre profession”. L'Unsa estime de son côté que le rapport est “hémiplégique”, parce qu'il oublie la moitié des enseignants de France, ceux du primaire.
Bref, mieux vaut sans doute attendre la remise officielle du rapport au ministre de l'Education, prévue lundi prochain, pour que le débat s'instaure, de façon plus apaisée.
Quoiqu'il en soit, la démission fracassante de Michel Rocard apparaît comme un coup dur pour la
politique d'ouverture de Nicolas Sarkozy, à un moment où le chef de
l'Etat chute dans les sondages.
L'Élysée et le ministère de l'Éducation n'ont pas souhaité
commenter cette démission.
Guillaume Gaven
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