Mariage pour tous et enseignement privé : Christine Boutin "scandalisée" par le gouvernement
Après la lettre de Vincent Peillon recadrant l'enseignement privé sur le sujet du mariage pour tous, l'opposition s'insurge contre ce qu'elle appelle un procès d'intention.
"Mais qu'est-ce qu'il veut Monsieur Peillon, il veut ranimer la querre scolaire ? Il veut fracurer les français ? C'est scandaleux ", apostrophe Christine Boutin, en soulignant la différence de traitement entre enseignement privé et public dans les propos du ministre.
S'affirmant "stupéfaite, pour ne pas dire scandalisée " par cette lettre, "qui ne vise que l'enseignement privé, comme si on n'y avait pas un souci de pédagogie et de respect des enfants, comme si on y était obligatoirement sectaire ", l'ancienne ministre parle de "deux poids-deux mesures". Selon elle, le jour-même de la lettre, "Madame Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement, [était] dans un collège public en compagnie d'associations lesbiennes et gays pour faire la promotion de ce texte ".
Interrogée sur ces propos, Najat Vallaud-Belkacem rectifie ceux de l'ancienne candidate à l'élection présidentielle de 2002. Elle a bien assisté à "l'action de sensibilisation à la lutte contre l'homophobie " le 15 octobre dernier dans un collège du Loiret, mais cette action s'inscrit "dans le cadre du plan de lutte contre l'homophobie ", dont est chargée la ministre des Droits des femmes.
La lettre de Vincent Peillon - soutenu par le principal syndicat des enseignants du privé - recadrait l'enseignement catholique après que le secrétaire général de l'enseignement catholique a envoyé en décembre une lettre à ses chefs d'établissements, leur rappelant l'opposition de l'Eglise au projet de "mariage pour tous" et suggérant la tenue de débats à ce sujet.
Pour la député UMP Valérie Boyer, les propos de Vincent Peillon participent d'un "acharnement sur les chrétiens " commençant à devenir "particulièrement nauséabond " de la part du gouvernement.
Enfin, le cardinal archevêque de Paris, André Vingt-Trois, a défendu le droit de débattre du projet de loi avec les parents d'élèves et dénoncé l'existence d'une "police de la pensée ".
Cette levée de boucliers n'a pas empéché le chef de l'Etat, lors de son déplacement en Eure, de prendre position pour soutenir son ministre de l'éducation nationale, en rappellant le principe de laïcité, cher à l'Education nationale.
"La laïcité c'est un principe de la République " et "chacun doit y veiller ", a affirmé le chef de l'Etat, avant d'expliquer que "la laïcité est le respect des consciences. Nous devons faire en sorte que toutes les sensibilités soient respectées, que toutes les religions puissent être pratiquées mais en même temps il y une règle qui s'appelle la vie commune et il y a un principe qui s'appelle la neutralité de l'Etat et notamment dans les établissements d'enseignement sous contrat comme dans les établissement du service public ".
A une semaine de la grande manifestation prévue par les opposants à la loi pour le mariage pour tous, certains, comme Christine Boutin, voient dans cette sortie du chef de l'Etat un amalgame prompt à mobiliser contre cette loi.
#Homophobie et #Enseignementcatholique: Voilà Hollande qui s'y met ! La guerre scolaire est en route : mobilisation augmentée pour le 13 !
— christine Boutinن (@christineboutin) January 5, 2013
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