Malgré les annonces, les universités restent mobilisées
"La seule issue est le dialogue", avait déclaré la ministre de l'Enseignement supérieur. Valérie Pécresse a invité les syndicats d'enseignants-chercheurs et la Conférence des présidents d'université à une réunion de travail demain. Claire Bazy-Malaurie, la médiatrice nommée le 11 février, présentera lors de cette réunion ses propositions pour "retravailler" le décret contesté sur le statut des enseignants-chercheurs. Ce décret qui sera "entièrement réécrit" , comme l'a promis François Fillon hier.
Une première réunion avait déjà eu lieu le 11 février pour plancher sur ce nouveau texte et tenter d'apaiser la colère des enseignants-chercheurs, qui craignent que leur indépendance ne soit remise en cause. La fronde lancée il y a plus d'un mois va toutefois bien au-delà de ce simple décret, les contestataires réclamant à la fois le retrait de la réforme de leur statut, celle de la formation des enseignants et l'arrêt des suppressions de postes dans le supérieur.
Cette question des suppressions de postes est sensible. Le monde universitaire ne comprend pas "les attaques" contre l'emploi au moment où les universités sont amenées à se réformer avec le passage à l'autonomie. Pour 2010 et 2011, "il n'y aura pas de suppression d'emplois" , ont martelé François Fillon et Valérie Pécresse hier, dans une geste d'apaisement. Pour 2009, en revanche, le gel ne s'applique pas.
Enseignants chercheurs et étudiants restent donc mobilisés et maintiennent leurs journées d'action d'aujourd'hui et du 5 mars. Après les annonces d'hier, le Snesup-FSU, premier syndicat du supérieur a noté "quelques inflexions" mais qui "ne lui semblent pas de nature à sortir de la crise", l'Unef a vu "des premiers gestes de réponses à la mobilisation" qui "ne sont pas entièrement suffisants à ce stade".
Un ''cortège funéraire'' partira de Port-Royal pour emprunter le boulevard Saint-Michel et la rue Soufflot, jusqu'au Panthéon, précise l'intersyndicale FSU, CGT, FO, UNSA, SGEN-CFDT, SUD-Education, SLU et UNEF dans un communiqué diffusé hier. L'intersyndicale, ''en convergence avec la coordination nationale des universités'', appelle par ailleurs ''à maintenir la pression sur le gouvernement et à soutenir les actions (AG, grèves, rassemblements, manifestations) dans les universités, dans toutes les villes et en régions cette semaine''.
En outre, la Coordination nationale des universités, à l'origine des appels à manifester ces jours prochains, demande désormais l'abrogation de la loi sur l'autonomie des universités. Valérie Pécresse a déjà catégoriquement exclu de revenir sur cette réforme emblématique de l'action du gouvernement. "On sent bien là des acteurs qui aimeraient rejouer le match. Le débat sur l'autonomie est derrière nous, il n'y a pas de retour en arrière possible", a-t-elle assuré.
Caroline Caldier, Anne Jocteur Monrozier, avec agences
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