Loi sur l'enseignement supérieur : les députés écologistes font défection
Serait-ce le début de la fin, au sein de la majorité parlementaire ? Car pour la première fois depuis le début de la législature, la majorité ne sera pas unie dans son vote. Pour la première fois, le groupe écologiste dans son ensemble a voté contre un texte de loi, le projet Fioraso sur l'enseignement supérieur et la recherche.
Il y avait bien eu, par le passé, quelques tiraillements, côté écolo. Le traité européen, l'automne dernier : 12 députés écologistes avaient voté contre, mais trois étaient pour et deux s'étaient abstenus. L'honneur étaient à peu près sauf. Cette fois, ce sont les 17 qui ont annoncé leur opposition.
Après 29 heures de débats à l'Assemblée, leur chef de file sur ce projet de loi, Isabelle Attard, avait fait part de sa déception : "nous avons obtenu quelques avancées mais, malheureusement, la philosophie du texte est restée la même" , pas assez en rupture avec le quinquennat Sarkozy, avait-elle dit. Et de citer, par exemple, un "recul de la démocratie dans le pilotage des universités".
"Nous sommes des partenaires exigeants avec un rôle d'aiguillon" (Barbara Pompili)
Et ce mardi, elle se justifie : "Nous réalisons tous au sein du groupe les conséquences de voter contre ce texte, mais la philosophie ne nous convient pas depuis le début" . Et d'enfoncer le clou : "Nous, nous sommes cohérents. Au moment de la loi LRU, il y a trois ans, les socialistes étaient contre, s'étaient opposés et avaient soutenu des mouvements comme Sauvons La Recherche ; aujourd'hui, ils oublient et soutiennent un projet de loi qui va encore appuyer la loi LRU."
Prudente, Barbara Pompili, la coprésidente du groupe à l'Assemblée, fait savoir que ce vote contre n'était "absolument pas un acte de défiance global" . Pas de rupture, donc. "Nous sommes des partenaires exigeants avec un rôle d'aiguillon" .
Reste que le texte a été quand même adopté, par 289 voix contre 248 - celles de l'UMP, de l'UDI, mais aussi des écologistes et du Front de Gauche.
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