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Les instituteurs à nouveau en grève contre la réforme des rythmes scolaires

Le principal syndicat, le SNUipp-FSU, réclame le report de la réforme à la rentrée 2014, pour mieux préparer le passage à la semaine de quatre jours et demi. Près de six enseignants sur dix devaient cesser le travail ce mardi, selon lui - plus d'un sur trois, selon le ministère.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Maxppp)

Une semaine de quatre jours et demi, oui, mais pas à n'importe quel prix. Tel est, en substance, le message que les grévistes veulent faire entendre à leur ministre de tutelle, Vincent Peillon. Ce mardi, c'est toute l'école primaire (maternelle et élémentaire) qui proteste contre la réforme des rythmes scolaires. 58% des enseignants seront en grève, selon leur principal syndicat, le SNUipp-FSU. Et près de 80% à Paris.
Les chiffres du ministère sont évidemment différents : les grévistes seront, selon lui, 36,8% au niveau national, mais 69,9% à Paris.

En grève contre une réforme trop hâtivement bouclée... Le décret prévoit un retour à la semaine de quatre jours et demi en septembre 2013 ou, par dérogation, 2014. Les journées de classe seraient raccourcies de 45 minutes, consacrées alors à des activités culturelles ou sportives. Mais avec quel personnel ? Quel budget ? A quel moment de la journée, à la mi-journée ou après les cours ? Les syndicats attendent des réponses claires. Qu'ils n'ont pas.

Concertation

Et pour cause : rien n'est figé, a redit lundi le président de la République en personne. "Dans l'Education nationale, la concertation doit se poursuivre, le dialogue doit continuer de sorte que des réponses puissent être apportées" , a estimé François Hollande, en marge d'un déplacement aux Archives nationales lundi.

Le maire de Paris - qui a déjà connu une journée de grève massivement suivie le moi dernier - a lui aussi lancé un appel au dialogue. Tout en amorçant un léger recul : "la décision (sur l'application de la réforme à la rentrée 2013 ou 2014, NDLR) sera prise fin mars" , a-t-il dit sur France Info.

Apaisant également, le ministre de l'Education, Vincent Peillon. Les enseignants, estime-t-il, "s'inquiètent" de l'impact de la réforme sur leur "organisation de vie" . Il y a ce mercredi matin, à nouveau travaillé, qui leur occasionnera des frais de transport et de garde d'enfants. Et des salaires qui ne suivent pas : recrutés désormais au même niveau que les professeurs (bac+5), les instituteurs sont payés, en milieu de carrière, 600 euros de moins. Vincent Peillon a parlé de "rééquilibrage" des rémunérations. Mais n'a pas encore fait de propositions officielles.

Le décret sur les rythmes a été publié fin janvier, "après six mois de consultation nationale" , mais "nous commençons seulement le travail sur le terrain" , a tenu à rassurer le ministre. "Que tout le monde se décontracte ! On a du temps, il faut réfléchir aux meilleurs projets pour les enfants !"

Cinq grèves en trois semaines

Quoi qu'il en soit, c'est la cinquième fois en trois semaines que les enseignants se mobilisent. Le SNUipp demande un report de la réforme à 2014. Cinq autres fédérations, CGT, FO, Sud, CNT et Faen, minoritaires, mobilisent également, mais sur des revendications plus larges : abrogation du décret sur les rythmes, abandon du projet de loi sur l'école, amélioration des conditions de travail et de rémunération. 

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