Les classes préparatoires de plus en plus discriminantes
Près de 54% des élèves de classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) venaient d’un milieu favorisé pour l’année 2005-2006. Contre 30% issus d'un milieu intermédiaire et 13% d'un milieu défavorisé. C’est ce qu’assurent les sénateurs Jacques Legendre (UMP) et Yannick Bodin (PS), président et rapporteur de la mission ouverte sur le sujet en octobre 2006, par le Sénat. Selon eux, les années 40 à 70 ont été celles de la démocratisation, puis ce processus s'est inversé à partir des années 80.
Parmi les raisons qui expliquent cette non-diversité sociale, les sénateurs parlent d’un phénomène d'autocensure très puissant.
Certains jeunes, malgré de très bons résultats scolaires, "ont le sentiment de vivre dans un monde bien étranger à celui des classes préparatoires et des grandes écoles."
Les concours spécifiques aux élèves de ZEP initiés par Sciences-Po en 2001 ou l’opération tutorat menée par "100.000 étudiants pour 100.000 élèves" depuis un an, créent de nouvelles inégalités, géographiques cette fois-ci. Ces opérations, bien que source d’optimisme, sont bien loin d’exister partout.
Au chapitre des propositions, les sénateurs suggèrent :
- d'améliorer l'information et l'orientation des élèves,
- de revoir la carte des classes préparatoires et de les installer plus nombreuses en banlieue et en zones rurales,
- de réviser le système des bourses, d'amplifier les bourses d'entreprises et de créer des internats, ouverts durant les week-ends et les petites vacances dans tous les lycées accueillant une classe prépa.
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