Le mouvement dans les universités s'essouffle
C'est un des bastions de la grève des universités qui vient de tomber. Une assemblée générale de Paris-IV a voté, dans la douleur, la reprise des cours dès lundi prochain et la tenue des examens dans la semaine du 22 au 26 juin. Mais la direction n'a entériné la session d'examens que parce que les solutions alternatives envisagées se sont "heurtées au refus de l'administration ministérielle", selon les conseils.
Outre à la Sorbonne, la levée des blocages a également été votée à Paris-I Tolbiac. Paris-III a décidé la tenue des examens la semaine prochaine, mais en débloquant l'université seulement jusqu'au 3 juin et en exigeant toujours le retrait des "réformes incriminées". En province, les cours ont pu reprendre à Lille-III et à Saint-Etienne. A Lyon-II, l’assemblée générale s'est prononcée pour la poursuite symbolique du mouvement, mais les professeurs vont reprendre les cours.
Les irréductibles
Si la contestation qui dure depuis seize semaines semble bien s’essouffler, certaines facs font encore figure d’irréductibles et il n'est pas encore certain que les examens se tiennent dans tout le pays. A Toulouse-II Le Mirail, autre bastion de la contestation, les étudiants ont voté la poursuite du blocus jusqu'à lundi prochain.
Dans d'autres universités certains départements restent toujours bloqués, comme à Aix-Marseille-I, Amiens, Caen, Reims. A Nancy, le président de l'université a décidé la fermeture administrative du campus. Réunie place Stanislas, l'Assemblée générale a voté la reprise des cours, mais en posant des conditions : la reprise ne sera effective que si les partiels sont remplacés par une autre formule d'examen.
Pas d’examen, pas de diplôme
Même si le gouvernement affirme chercher des solutions pour les étudiants dont les examens sont menacés, les opposants à la LRU (loi de réforme des universités) semblent ne pas avoir beaucoup d’autres choix que de lever le siège s’ils ne veulent pas sacrifier leur année d’étude et celle de camarades non-grévistes. La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, de rappeler d’ailleurs " la loi et le Code de l'éducation, à savoir qu'il n'y a pas de diplômes sans examen ni rattrapage ". Le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy a pour sa part déclaré qu'en bloquant les universités, " on prive les étudiants d'avenir ", tout en réaffirmant à plusieurs reprises qu’il ne reviendrait pas sur la loi sur l’autonomie des universités contestée par les grévistes.
Mais la levée des blocages ne signifie pas la fin du bras de fer. Le "malaise reste profond dans l’université aujourd’hui", explique Jean Baptiste Prévost, président de l'UNEF, principale organisation étudiante. Et de prévenir qu’ " il y a une défiance qu’il va falloir entendre ".
Cécile Mimaut, avec agences
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