Laïcité : la moitié des personnels de l'Éducation nationale n'a reçu aucune formation, selon une étude du syndicat SE-Unsa
Les atteintes à la laïcité sont régulièrement pointées du doigt dans les établissements scolaires. La formation des enseignants et autres personnels de l'Éducation nationale est d'autant plus un enjeu crucial, notamment pour savoir comment réagir en cas de contestation de cours ou de port de signes ostentatoires.
Depuis la mort de Samuel Paty en 2020, tué par un terroriste islamiste, le gouvernement a largement renforcé les modules de formation, et se targue de former tous les adultes présents dans les écoles, collèges et lycées. Mais le syndicat SE-Unsa a mené sa propre enquête (près de 5000 répondants), et constate que la moitié des personnels n'a reçu aucune formation lors de sa carrière.
Toutefois, ce chiffre n'est pas une surprise, pour le syndicat puisqu'il est conforme à ses remontées du terrain. Les nouvelles formations, lancées en 2021, n'ont pas atteint tout le monde. Les jeunes titulaires sont ceux qui ont le plus été formé, puisque depuis trois ans, un module a été ajouté à leur cours pour devenir professeur. Les contractuels en revanche, massivement engagés pour pallier les manques de titulaires, qu'ils soient enseignants, AESH (les personnels qui accompagnent les enfants en situation de handicap), ou surveillants paraissent être les oubliés de ces sessions de formation.
'Il y a un gros déficit de formation et d'accompagnement"
Même parmi les agents effectivement formés, beaucoup dénoncent des éléments trop abstraits, sans étude de cas concret, analyse Elisabeth Allain Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa, qui a mené cette enquête : "Beaucoup de formations définissent le principe de laïcité. Mais sur les cas du quotidien, dialoguer avec des familles, réagir face à un élève qui ne veut pas venir à la natation, face à deux élèves en situation conflictuelle, tous ces éléments qui mettent le plus en difficulté les personnels, il y a un gros déficit de formation et d'accompagnement."
Le syndicat demande donc pour commencer un état des lieux précis, de la part du ministère de l'Éducation nationale mais aussi des formations plus concrètes, en présentiel et non pas sur internet et enfin pour toutes les professions présentes dans les établissements scolaires.
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