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La réforme de l’ostéopathie passe mal

L'harmonisation des formations des futurs ostéopathes se fait dans la douleur. Sur 37 écoles françaises, 14 ont perdu leur agrément cette année.
Article rédigé par Cécilia Arbona
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Les études d’ostéopathie coûtent entre 35.000 et 45.000 euros © Maxppp)

Des écoles engagées dans des recours en justice, des étudiants inquiets de ne pas décrocher un diplôme reconnu par la profession. La réforme de la formation des ostéopathes effective dès la rentrée de septembre, déclenche une guerre des établissements, de la rancœur et un sentiment d'injustice.

 

Sur les 37 instituts qui avaient soumis un dossier auprès du ministère de la Santé pour continuer de recevoir l'agrément, 23 seulement ont été jugés en conformité avec les nouveaux critères d'enseignement.

Des études allant jusqu’à 45.000 euros

Reconnue en France depuis 2002 par la loi Kouchner, l’ostéopathie est aujourd’hui dispensée par 24.000 praticiens. Cette médecine manuelle consiste à palper les corps pour déceler les tensions ou les déséquilibres puis à manipuler les muscles et les os.

 

Un Français sur deux a déjà consulté un ostéopathe pour soulager par exemple un mal de dos. Face au succès de cette méthode, on a vu éclore différents centres de formation un peu partout dans le pays, ce qui inquiète le président du syndicat français des ostéopathes Thibaud Dubois : "Cette réglementation a abouti à une dérive quantitative et qualitative de l’offre de formation ". Les études d’ostéopathie peuvent coûter entre 35.000 et 45.000 euros.

Trop d’écoles ?

Trop d'écoles, trop de méthodes d'enseignements différentes, trop d'étudiants et à l’arrivée trop de diplômes sur le marché du travail. Pour Léa Bernelin, présidente de la Fédération nationale des étudiants en ostéopathie, il fallait faire le ménage. "Il était important de clarifier les choses car il y avait des formations différentes d’une école en nombre d’années, en nombre d’heures ", explique-t-elle, "certaines faisaient très peu de 'clinique interne' donc de séances avant de sortir de l’école alors que c’est la base du métier de s’entraîner sur des patients ".

 

Les 14 écoles recalées pour la rentrée 2015, comme celle de Vincent Staf, de l’Institut d’Ostéopathie de Bordeaux, ont reçu une gifle. "J’étais plus que meurtri ", raconte-t-il, "je me suis senti accusé et j’ai un grand sentiment d’injustice ". Lui et certains directeurs d’écoles ont été surpris de ne pas faire partie des écoles homologuées car ils affirment qu'ils remplissent "99% des critères ". Vincent Staf a demandé au tribunal de Bordeaux la récupération de son agrément. 

L'harmonisation des formations des futurs ostéopathes se fait dans la douleur - reportage Cécilia Arbona

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