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La Palme d'or de la récupération ?

Moins de 24 heures après la consécration du film "Entre les murs" de Laurent Cantet, Jack Lang et Xavier Darcos ont tous les deux donné leur sentiment, forcément différent, sur le sens et le message de ce prix. Et les collégiens du film reviennent au collège, très attendus.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France ©REUTERS/ Eric Gaillard)

Pourquoi lire "Entre les murs" entre les lignes ? L'ancien ministre de l'Education, Jack Lang, n'y va pas par quatre chemins lorsqu'on lui demande sa réaction après l'attribution, hier soir, de la Palme d'or du 61e Festival de Cannes au film "Entre les murs", de Laurent Cantet, sur le quotidien d'une classe de collège du XXe arrondissement de Paris.
_ Pour le député du Pas-de-Calais, ténor du parti socialiste, la distinction "tombe à point nommé au moment où le gouvernement aime si peu et si mal l'école". Griffant dans le même point de vue Xavier Darcos, son successeur rue de Grenelle, et ses collègues (?) socialistes, occupés qu'ils sont à se positionner en vue du prochain congrès.

Jack Lang se dit "attristé de constater que sur un sujet qui est une pierre angulaire de l'identité de la gauche, la plupart des chefs socialistes soient aux abonnés absents". Ajoutant "c'est tout bénéfice pour M. Darcos d'avoir en face de lui une gauche molle
ou muette", et demandant "aux chefs socialistes de se réveiller pour combattre pour l'école", alors que l'on constate que, pour "se combattre les uns les autres (...), ils ont de l'énergie à revendre".
_ Une allusion aux différentes réformes impulsées par Xavier Darcos, et notamment la suppression contestée à la rentrée prochaine de 11.200 postes d'enseignants.

Le ministre lui-même a qualifié ce matin de "très bel hommage rendu à tous les enseignants de France" la consécration du film, première oeuvre tricolore ainsi primée depuis Maurice Pialat et "Sous le soleil de Satan" en 1987. "Oeuvre sincère, ce film invite la Nation à redécouvrir son école et à l'aider à relever les défis qui sont les siens", a ajouté Xavier Darcos.

Retour triomphal au collège

Reste maintenant à connaître (ou pas) la réaction des penseurs du film, Laurent Cantet (réalisateur) et François Bégaudeau (auteur), encore aujourd'hui sur leur petit nuage. Considérés comme "engagés", ils pourraient finalement laisser ce jeu de la récupération échoir aux politiques.

Bien loin, également, de ces polémiques, les collégiens héros du film et vedettes du festival depuis hier soir. Dans leur établissement Françoise-Dolto, on est évidemment ravi de leur succès. Le principal du collège, Jean-Claude Defaux s'est dit "très content" pour ces "formidables adolescents", mais qu'il veillerait à ce "qu'il reste des élèves", certains ayant des examens à passer.
_ Les adolescents filmés par Laurent Cantet ont quitté la Croisette hier soir, et sont arrivés à Paris en début d'après-midi.

Matteu Maestracci

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