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L'angoisse des jeunes professeurs sans formation

C'est la rentrée des enseignants aujourd'hui. Particularité cette année : de tout jeunes professeurs vont se retrouver devant une classe sans aucune formation ou presque ! C'est la conséquence de la réforme du recrutement dans l'Education nationale.
Article rédigé par franceinfo
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Jusqu'à présent, avant d'être lancés dans le grand bain, les enseignants passaient par les IUFM, les Instituts universitaires de formation des maîtres. Ils avaient un an pour parfaire l'apprentissage de leur métier, en alternant les cours théoriques et les stages pratiques dans les classes.

Mais en cette rentrée tout a changé pour 16.000 diplômés, lauréats des concours 2010. On ne passe plus par les IUFM, et on doit enseigner immédiatement ou presque.
_ Les jeunes enseignants du primaire ont droit à un répit jusqu'à la Toussaint. Dans un premier temps ils seront en "doublon" avec un maître d'école plus chevronné. En revanche, au collège et au lycée, tout commence dès maintenant, avec de "vraies classes" et de "vrais cours", sans filet!

De nombreux jeunes enseignants du second degré angoissent, comme ceux que nous avons rencontrés dans l'académie de Lille. D'autant qu'ils auront 18 heures de cours par semaine à assurer, soit autant que leurs collègues plus aguerris.

Alors que certains avouent sans hésiter leur angoisse, d'autres, affichent un peu plus de sérénité.

Alors ces jeunes enseignants sont-ils vraiment toujours "lâchés dans la nature" sans aucune formation ?
_ Pas toujours... Dans l'académie de Lille, une formation "express" a été organisée. Mais elle n'a duré deux jours à l'IUFM de Villeneuve d'Ascq... Juste le temps de sensibiliser les jeunes enseignants à certaines situations de conflit avec les élèves.

Durant leur première année d'enseignement, les jeunes professeurs du second degré auront droit à un accompagnement : 216 heures de formation à l'extérieur de leur classe à répartir durant toute l'année. Ils devront donc s'absenter, et confier leurs élèves à des enseignants remplaçants. Cela va aussi poser des problèmes d'effectifs et de planning pour les chefs d'établissement.

Malgré les critiques qui s'accumulent contre les effets de cette réforme du recrutement, le ministère de l'Education nationale reste sur ses positions. Cette réforme dit-il est un "progrès". Car désormais les enseignants seront systématiquement recrutés à Bac + 5, après un Master.

Célia Quilleret et Florent Guyotat

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