Indre-et-Loire : des parents réclament 16 500 euros à l'État pour compenser l'absence d'un professeur dans un lycée
Face à l'absence, depuis la fin 2022 d'un professeur, une quinzaine de parents du lycée Vinci à Amboise ont décidé de mettre en demeure le rectorat et de demander 16 500 euros à l'État, rapporte mardi 2 mai France Bleu Touraine. Dans cet établissement d'Indre-et-Loire, 70 élèves de seconde n'ont plus de professeur de français depuis la fin de l'année 2022, ce qui représente 60 heures de cours non assurées.
Face à cette situation, cela fait plusieurs mois que ces parents réclament un remplaçant pour leurs enfants. Et ils ont désormais décidé de mettre leurs menaces à exécution en mettant en demeure le rectorat. Si ce dernier n'accède pas à leurs demandes dans les deux mois, les parents assurent qu'ils iront jusque devant le tribunal administratif pour obtenir satisfaction.
Les parents d'élèves dénoncent "une situation endémique"
La quinzaine de parents réclame une compensation de l'ordre de 16 500 euros, soit 10 euros par heure de cours non reçue par élève et un dédommagement de 500 euros par famille. Une somme jugée symbolique par Sébastien Boishult, l'un de ses parents engagés. "Si on devait cumuler ce que coûterait un cours particulier pour chacun des élèves, on est très très loin du compte pour un volume horaire aussi important", soutient ce père auprès de France Bleu Touraine.
À travers cette action, ces parents souhaitent "dénoncer une situation qui s'avère endémique". "Le vivier des remplaçants a été décimé, les difficultés de recrutement d'enseignants sont chroniques, l'attractivité du métier elle-même est en berne", déplore Sébastien Boishult. Il évoque une autre situation similaire au sein du même lycée, à savoir l'absence d'un professeur de gestion depuis début janvier. Il estime à 70 heures le nombre d'heures de cours non assurés pour les deux classes de première technologie du professeur.
Me Joyce Pitcher regroupe toutes les plaintes des parents du lycée pour en faire ensuite une action collective. "L'objectif de cette action, c'est de faire réagir, pas de tirer à boulets rouges sur l'État", juge l'avocate qui souhaite qu'une solution soit trouvée "pour que les élèves apprennent en classe et puissent bénéficier d'un enseignement sérieux".
"Le droit à l'éducation est un droit constitutionnel."
Me Joyce Pitcherà France Bleu Touraine
Me Joyce Pitcher indique que ce problème d'absence non remplacée "se pose depuis plusieurs années", et pas uniquement dans le lycée d'Amboise. Près de 200 dossiers de ce genre ont ainsi déjà été transmis à son cabinet, dont 125 sont devant le tribunal administratif pour des demandes d'indemnisation.
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