Identité sexuelle : polémique autour de nouveaux manuels scolaires
Le moins qu'on puisse dire, c'est que ces 80 députés UMP ne font pas dans la nuance. La circulaire ministérielle, à l'origine de toute la polémique, stipulait : “si l'identité sexuelle et les rôles sexuels dans la société avec leurs stéréotypes appartiennent à la sphère publique, l'orientation sexuelle fait partie, elle, de la sphère privée”.
_ Dans la lettre de ces députés, qui demandent le retrait des manuels scolaires, cela donne : “selon cette théorie (du genre), les personnes ne sont plus définies comme hommes et femmes mais comme pratiquants de certaines formes de sexualité: homosexuels, hétérosexuels, bisexuels, transsexuels”. Chacun est libre de juger...
Tout est donc parti d'une circulaire ministérielle, datée du 30 septembre 2010, dans laquelle le ministère de l’Éducation nationale définit les nouveaux programmes de SVT (Sciences de la vie et de la terre) des classes de Première. Et introduit la théorie du genre.
Levée de bouclier, au sein de l'enseignement catholique. La direction de l'enseignement catholique a écrit, en mai dernier, aux directeurs diocésains pour attirer leur attention sur “le discernement à apporter dans le choix des manuels pour cette discipline”. Et c'est à peu près tout.
_ Jusqu'à temps que les associations et les politiques s'en mêlent...
Plusieurs associations, relayées notamment par Christine Boutin, mettent sur pied une pétition pour “défendre la liberté de conscience à l'école” ; à ce jour elles ont réuni 25.600 signatures. Une autre pétition, intitulée l'école déboussolée, en affiche 37.000.
Le 20 juillet dernier, quelque peu agacé, le ministre Luc Chatel a fait savoir que les programmes sont “conformes à l'état actuel des connaissances scientifiques en biologie”, et qu'ils “prônent un respect de chacun, conformément aux valeurs de la République”.
_ Et ce matin il a répondu aux 80 députés que "le ministre de l'Education nationale n'est pas chargé d'éditer les manuels. Le ministère est chargé de rédiger les programmes". " Ce n'est pas le ministre de l'Education qui exerce droit de vie et de mort sur un manuel ", a-t-il ajouté.
Ce qui n'est pas du goût de ces parlementaires UMP - proches, pour beaucoup, de la Droite populaire - la frange droitière du mouvement. Ils contestent donc, fermement, cette théorie du genre, et estiment “du devoir de l'Etat de mieux contrôler le contenu des manuels scolaires”.
Guillaume Gaven, avec agences
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