Cet article date de plus d'un an.

Suicide de Lindsay : "La sphère de l'établissement est débordée par le téléphone portable", s'inquiète le syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale

La famille de Lindsay annonce ce jeudi avoir déposé quatre plaintes, après le suicide de leur fille le 12 mai dernier, qui était harcelée à l'école. "Il faut admettre que beaucoup d'échanges entre jeunes nous échappent complètement" à cause des réseaux sociaux, admet le syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Lindsay, une adolescente de 13 ans, victime de harcèlement scolaire, s'est suicidée le 12 mai dernier. (STEPHANIE PARA / MAXPPP)

"La sphère de l'établissement est largement débordée par la place que prend le téléphone portable", s'inquiète jeudi 1er juin, sur franceinfo, le secrétaire général du syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale (SNPDEN) après le suicide de Lindsay, une adolescente de 13 ans victime de harcèlement dans son collège de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais). Bruno Bobkiewicz fait le constat d'un "échec" dans la lutte contre le cyberharcèlement. "C'est une problématique qu'il faut qu'on apprenne à traiter"

>> Suicide de Lindsay : les parents ont déposé quatre plaintes

franceinfo : Ce suicide est-il, comme le dit le ministre de l'Éducation nationale, un "échec collectif" ?

Bruno Bobkiewicz : À partir du moment où une situation amène au suicide d'une élève, on ne peut pas considérer qu'on soit en réussite. C'est interpellant. C'est extrêmement bouleversant. C'est un drame terrible que la communauté scolaire vit évidemment très mal. Le terme échec est adapté. La question est de savoir si tout ce qui devait être fait a été fait. L'enquête le conclura.

Qu'est-ce qui ne fonctionne pas dans ce type de situation ?

Il y a déjà un paramètre extrêmement complexe à traiter. C'est un phénomène qui s'est amplifié de par, notamment, la place que prennent aujourd'hui les réseaux sociaux. Ce qui fait qu'il faut admettre que beaucoup d'échanges entre jeunes nous échappent complètement. Pour preuve, dans l'affaire, alors même qu'une élève avait été exclue de l'établissement, le phénomène a perduré à travers les réseaux sociaux. On voit bien que la sphère de l'établissement est largement débordée par la place que prend le téléphone portable.

Quels personnels sont en charge de gérer ces phénomènes ?

Les conseillers principaux d'éducation (CPE) jouent depuis toujours un rôle essentiel en terme d'interaction entre les jeunes et la vie scolaire au sens général. Depuis peu, depuis 2022, le programme pHARe (de lutte contre le harcèlement à l'école, ndlr.) a pour objectif d'identifier des cellules d'écoute et d'accueil de la parole des jeunes et de former les professeurs. Il y a par ailleurs un gros travail de sensibilisation et de prévention à faire, qui dépasse assez largement le cadre de l'Éducation nationale, avec des associations ou des experts dans le domaine, pourquoi pas des services de police, sur la question du cyberharcèlement. C'est une problématique bien plus récente qu'il faut qu'on apprenne à traiter.

>> "Il faut se pencher sur les raisons qui poussent un élève à harceler", estime la responsable de la FCPE contre le harcèlement scolaire

Quelle est votre réaction aux déclarations de la mère qui estime avoir été "lâchée", notamment par le principal de son collège ?

On peut aussi comprendre qu'en réalité c'est bien plus nuancé et complexe que cela. J'entends aussi que des mesures d'exclusion avaient été prises. Ca veut dire que l'établissement n'est pas resté sans rien faire. Je ne connais pas le dossier mais on ne peut pas dire qu'il ne se soit rien passé.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.