Suicide de Lindsay dans le Pas-de-Calais : le témoignage alarmant d’une autre adolescente
Le message vocal date d’il y a quelques semaines à peine. Un énième message haineux de quelques collègues de sa classe, et qui fait froid dans le dos. La jeune fille vit un harcèlement constant. Depuis son entrée au collège de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, il y a quatre ans, elle est la risée des élèves sur son physique, en classe comme sur les réseaux. Vendredi encore, elle rendait hommage à Lindsay, cette autre collégienne qui a mis fin à ses jours, suite au harcèlement scolaire dont elle était victime. Un passage à l’acte que l’adolescente comprend. "On me dit parfois d’ignorer, de rien faire mais d’en parler. Je n’y arrive pas, ça me donne encore plus envie de disparaître", témoigne la jeune fille.
L'établissement n'a jamais convoqué les élèves harceleurs
Des propos difficiles à entendre pour son papa, qui a sollicité les encadrants du collège à plusieurs reprises. "On ne peut rien faire parce qu’on n’a pas de preuves. (…) Qu’est-ce qu’il faut ramener comme preuves ? Un poignard dans le dos ? Un bras cassé ? On se demande comment on peut faire", se désole-t-il. L’établissement a fini par proposer un suivi plus assidu de l’adolescente, mais n’a jamais convoqué les élèves qui la harcèlent.
Alors la jeune fille s’est isolée, jusqu’à ne plus vouloir aller en classe, avec l’accord de ses parents. "Je dois faire un choix entre retrouver un courrier de l’Académie, ou retrouver ma fille suicidaire ?!" s’indigne son père. Et depuis ce drame, sa maman vit encore plus la peur au ventre. "Quand je pars de la maison, j’envoie des textos toutes les 30 minutes, et si elle ne me répond pas, je ne suis pas bien", confie sa maman. La famille envisage toujours de porter plainte, mais elle attend surtout un geste fort de l’établissement scolaire.
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