Élection des représentants étudiants dans les Crous : "C’est le moment de nous faire entendre !"
Les étudiants peuvent voter jusqu'à vendredi pour désigner leurs représentants au Crous. Des élections au niveau étudiant mais qui sont aussi l'occasion d'envoyer un message au gouvernement, à quelques mois de l'élection présidentielle.
Tous les étudiants sont appelés aux urnes, depuis lundi 6 décembre, pour renouveler les élus des Centre régional des œuvres universitaires et scolaires, plus connu sous le nom de Crous. Il y en a 26 en France. Ces centres régionaux gèrent notamment les bourses et les aides, la restauration sur les campus ou encore les logements étudiants. Les mandats sont normalement de deux ans mais les élections de 2020 ont été décalées à cause du Covid-19. Pour la première fois, le vote se fait sur internet, sur evote.lescrous.fr, jusqu'au vendredi 10 décembre partout en France.
C’est la mobilisation générale pour les syndicats étudiants. Il faut informer les jeunes car le taux de participation ne dépasse par les 10% en général. "Je ne savais même pas qu’il y avait des représentants", reconnaît l’un d’eux. "C’est ultra-important que vous votiez parce que ce sont des étudiants qui vont vous représenter et défendre vos droits pour améliorer votre quotidien", explique Fanny, en 3e année d'orthophonie à Paris. Elle représente l'Agep, qui fait partie du réseau de la Fage, le premier syndicat étudiant.
Bourses, logements, aides... les syndicats dénoncent des promesses non tenues
L'une des mesures que défend Fanny est une réforme des bourses. Un sujet abordé par Emmanuel Macron, lui-même, dans son programme présidentiel en 2017 : "C’est quelque chose qui a été promis plusieurs fois et dont on n’a toujours pas entendu parler concrètement", constate Fanny. "On va continuer de se battre jusqu’à l’obtenir car c’est vraiment important et c’est le moment de nous faire entendre. Ce ne sont pas juste des élections dans une université, il y aura un impact plus globale avec des enjeux assez important pour les étudiants", assure-t-elle.
Au-delà de cette réforme des bourses qui n’est jamais arrivée. Mélanie Luce, la présidente de l'Unef, dénonce un bilan "catastrophique" du chef de l'État : "On nous a promis 60 000 logements étudiants. Au final il y a seulement 10 000 logements Crous qui ont été construits. Le résultat c’est que le nombre d’étudiants en résidence Crous est passé de 7% au début du quinquennat à 6,25% parce que le nombre d’étudiants a grandi bien plus vite que le nombre de logements."
“On a également une aide de 150 euros qui avait été annoncée par Emmanuel Macron pendant la crise et qui n’est jamais arrivée."
Mélanie Luce, présidente de l'Unefà franceinfo
"Il y a eu plein de vœux pieux mais aucun engagement réel, déplore la présidente de l'Unef. En tout cas, il n'y a pas eu de mesure d’ampleur pour aider les étudiants." Des besoins d'autant plus importants dans le contexte de crise sanitaire qui a exacerbé la précarité des jeunes, relèvent les organisations étudiantes. La situation financière de beaucoup d'entre eux reste aujourd'hui encore fragile.
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