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Education : comment réagir face aux rumeurs qui circulent sur Internet ?

Comment répondre aux questions des élèves qui s'interrogent sur des thèses complotistes ? La ministre de l'Education organisait ce mardi à Paris au Muséum d'histoire naturelle une journée d'étude sur le sujet. D'après les spécialistes et les enseignants présents, ce phénomène prend de l'ampleur.
Article rédigé par Célia Quilleret
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
  (Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l'Education  © MaxPPP)

Même si la théorie du complot a plus d'un siècle, elle se développe très fortement aujourd'hui, notamment grâce à internet et aux réseaux sociaux. Ces discours complotistes se multiplient surtout à l'occasion d'attentats comme ceux du 11 septembre 2001 ou du  7 janvier à Paris. Il s'agit de discours alternatifs qui veulent concurrencer la version officielle des faits. Les complotistes les plus connus sont Alain Soral, Thierry Messaen, ou Dieudonné. Pour eux, c'est même un marché.

Il y a un business de la théorie du complot 

"On sait qu'Egalité et réconciliation, l'affaire d'Alain Soral, emploie une trentaine de personnes, il y a donc un business de la théorie du complot" explique Rudy Reichstadt, le fondateur de l'observatoire du conspirationnisme. D'autant que ces discours sont diffusés à la vitesse "grand V". "Dès le 7 janvier, il y a eu une vingtaine d'arguments en faveur de la théorie du complot" , observe Gérald Bronner, sociologue et spécialiste du sujet.

Or, ces discours ou ces arguments peuvent se retrouver parfois dans les copies des élèves, avec des références à des sociétés secrètes ou à un hypothétique nouvel ordre mondial.  Une fois de plus, les enseignants sont en en première ligne. Ils doivent corriger les élèves. Naïma Page, professeur d'histoire au collège Mallarmé à Paris, estime que "les élèves ont du mal à démêler le vrai du vraisemblable" , "même si la proportion d'élèves qui croient aux théories complotistes est assez faible" , selon elle.

La ministre promet de nouvelles ressources pédagogiques

Pour Najat Vallaud-Belkacem, la ministre de l'Education, les enseignants doivent profiter des cours d'éducation morale et civique et des cours d'éducation aux médias et à l'information pour "déconstruire des arguments" et apprendre aux élèves à s'informer correctement.  "Il faut apprendre à avoir une certaine distance critique" , estime-t-elle. Et d'ajouter, "il faut également savoir comment fonctionnent les moteurs de recherche sur Internet qui nous enferment dans une bulle" . Au cours de cette journée, les enseignants ont également échangé sur leurs pratiques. Sophie Mazet est professeure d'anglais au lycée Auguste Blanqui de Saint-Ouen (93), elle a par exemple mis en place un cours "d'autodéfense intellectuelle". Sa méthode est vraiment de transmettre aux élèves un sens critique. Les enseignants peuvent également faire appel à des associations spécialisées qui aident les élèves à démasquer toutes ces théories conspirationnistes.

Comment combattre les thèses complotistes ? Reportage de Célia Quilleret pour France Info
 

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