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Ecoles cadenassées : "ça ne me fait pas peur d’être dans l’illégalité"

Une quinzaine de communes n'ont pas ouvert leur école ce mercredi, selon la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem. Les maires concernés protestent contre la réforme des rythmes scolaires, qui rétablit la cinquième matinée de classe supprimée par la droite en 2008. Ils dénoncent un manque de temps et de moyens.
Article rédigé par Laura Lequertier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Les classes sont restées vides dans les écoles d'une quinzaine de communes, mercredi © Maxppp)

Portes closes, à Yerres (Essonne), où Nicolas Dupont-Aignan a mis sa menace à exécution ce mercredi comme une quinzaine de maires en France. Enfants et enseignants n’ont pas pu entrer dans les établissements scolaires, cadenassés dans la nuit. Une mesure de protestation, que le maire et président de Debout la République justifie par un manque de temps et de moyens.

Il dénonce des problèmes d'application pratique - "trouver les bons animateurs au bon moment " mais également "des problèmes de principe ", comme ne pas augmenter les impôts locaux et "que l'enfant, qui habite dans un petit village de province ou dans le coeur de Paris, ait le même service public de l'école ". “Je préfère désobéir à un gouvernement qui fait fausse route plutôt qu’à mettre en danger la sécurité des enfants qu’on me confie ”, commente-t-il sur France Info.

"Je préfère désobéir", explique M. Dupont-Aignan dans une interview

Comme lui, le maire Dominique Schmitt de la commune de Heiteren (Alsace) a décidé de poser des cadenas sur les portes de l’école. Il juge le coût de la réforme trop élevé pour sa commune de 987 habitants qui compte 98 élèves.

Ca ne me fait pas peur du tout  [d’être dans l’illégalité]. Je suis en légitimité, j’ai ma population derrière moi. Au niveau des pouvoirs publics, on assumera et on verra, mais j’en prends l’entière responsabilité en connaissance de cause

"Je suis en légitimité" - Dominique Schmitt, le maire de Heiteren

"C'est irresponsable"

Mesures plus radicales à Montgeron, en Essonne. Le maire François Durovray n’a pas posé des cadenas mais bien changé les serrures dans la nuit. Et pris un arrêté municipal pour fermer l’école tous les mercredis pour cause de travaux. Une décision qui ne trompe personne, en tout cas pas les parents d’élèves qui ont amené leurs enfants jusqu’à l’école. Ils protestent contre ces mesures, comme le président de la Fédération des Conseils des Parents d’Elèves (FCPE) locale.

Les premiers qui en pâtissent ce sont nos enfants;  les enseignants aussi, parce qu’il faut qu’ils organisent leur semaine de cours. Ce qu’on demande aux parents, c’est de respecter la loi d’emmener leurs enfants à l’école. C’est ridicule et de la part d’un maire, c’est surtout irresponsable ”, explique-t-il sur France Info.

"Les premiers qui en pâtissent, ce sont nos enfants" - François Durovray, le maire de Montgeron

Les parents ont prévu d’aller manifester devant la mairie, mais ils n’y trouveront pas leur maire, qui va lui protester à Evry, avec une dizaine d’autres maires de l’Essonne.

Une quinzaine de communes n'ont pas ouvert leur école ce mercredi, selon la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem, qui a martelé un discours de fermeté. "Empêcher les enfants d'accéder à l'école " est "antirépublicain " et "intolérable ", a-t-elle déclaré.

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