Des présidents d'universités appellent au retrait des réformes
Demain, les étudiants et les lycéens rejoindront les chercheurs dans la rue. Les syndicats étudiants ont en effet appelé à la mobilisation pour une large plate-forme de revendications ; l'UNL, la première organisation lycéenne, lui a emboîté le pas, “afin de lutter pour un droit à l'avenir”.
_ La recherche demeure au cœur du mouvement de mauvaise humeur, avec l'exigence du retrait de la réforme du statut des enseignants-chercheurs et le rétablissement des postes supprimés en 2009.
Mais la présence des étudiants amène d'autres slogans : report de la réforme des IUFM, ou mesures pour l'emploi des jeunes passant par l'arrêt des suppressions de postes dans la Fonction publique.
Quelque 70.000 manifestants sont attendus à Paris, où doit avoir lieu la manifestation nationale, demain à 14h aux abords du jardin du Luxembourg. D'autres défilés sont annoncés à Bordeaux, Marseille, Rennes, Toulouse, Lyon, Strasbourg, Nantes ou encore Montpellier.
Et à la veille de cette nouvelle démonstration de force, les présidents et vice-présidents de neuf universités lancent, de la Sorbonne, un appel solennel au gouvernement.
_ Ils appellent au retrait de tous les projets de réforme controversés. Il s'agit des universités Paris-III Censier, Paris-IV Sorbonne, Paris-VIII Saint-Denis, Paris-X Nanterre, Paris-XIII Villetaneuse, Montpellier-III, Besançon, Rouen et Grenoble-III, auxquelles s'est associé l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Ecouter ci-dessous l'interview du président de l'Université de Besançon.
La ministre de l'Enseignement supérieur tient bon. Pour l'instant. Valérie Pécresse a tout de même fait un geste aujourd'hui, en nommant une médiatrice pour “prolonger la concertation” sur la réforme.
_ Claire Bazy-Malaurie, président de chambre à la Cour des comptes - et spécialiste des questions universitaires - a deux mois pour arriver à une vraie concertation...
Déjà huit jours de grève
Lundi dernier, la coordination nationale des universités a lancé un appel à la grève illimitée, notamment pour obtenir le retrait du décret modifiant le statut des enseignants-chercheurs. Ceux-ci craignent d'être à la merci des seuls présidents d'universités concernant la modulation de leur emploi du temps, entre recherche, enseignement et travaux administratifs, et de perdre leur autonomie.
Mais, depuis jeudi dernier, le mouvement a pris une toute autre tournure avec l'entrée en scène des étudiants qui ont commencé à manifester par milliers aux côtés des enseignants dans plusieurs villes, avec une plate-forme de revendications beaucoup plus large touchant notamment aux principes même de la loi sur l'autonomie des universités (LRU), aux questions budgétaires, et plus largement à la précarité et au chômage des jeunes.
Valérie Pécresse recevra les syndicats d'étudiants jeudi après-midi, officiellement pour la réouverture du chantier de la “vie étudiante”. Elle recevra les chercheurs demain, pour discuter d'une charte de bonne utilisation du décret les concernant. Mais les manifestants réclament la suppression du décret avant toute discussion.
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